Switchers-Saison 1. C'est le titre de la série télévisée qui, à partir d'aujourd'hui, sera à l'écran des trois chaînes de la télévision algérienne. Coproduit par Lotus conseil & Bella prod et Sigma technologies, le feuilleton de 30 épisodes de 8 minutes chacun, est réalisé par le jeune cinéaste algérien Hamed Aksas, alias Actarus, avec le soutien de l'opérateur public de téléphonie mobile Mobilis, l'entreprise Samsung Algérie et l'Entreprise publique de la télévision (Eptv). Pour le lancement de la série, une projection promotionnelle des deux premiers épisodes a été organisée la semaine dernière, à la salle Cosmos, pour la presse et la famille artistique, en présence du P-dg d'ATM Mobilis, du DG de Samsung Algérie et du directeur de la programmation de l'Eptv. D'emblée, le décor est planté. Le héros c'est Amine, un looser pour qui l'échec est un compagnon de tous les jours. Rien ne lui réussi, ni les études universitaires, où il collectionne les zéros, ni sa vie familiale faite de brimades ni celle sentimentale d'une platitude désolante. Dans cette grisaille, arrive la belle qui débarque dans l'amphi en plein cours et se met, évidemment, à côté de l'antithèse d'Amine, le winner, beau, riche et intelligent, assis dans le rang plus bas que notre antihéros. Mais, il y aura cette rencontre du 3e type, qui fera croiser à Amine le chemin d'un vieux «sorcier» traînant une lourde valise dans une venelle sombre. Le jeune étudiant se propose de le soulager de son poids et lui porte la valise jusqu'à chez lui, une maison pleine de mystères. Là, le vieux, pour le récompenser pour son geste altruiste, lui offre un smartphone qui s'avère doté du pouvoir de métamorphoser son possesseur. C'est le début de l'aventure pour Amine qui découvre, effaré, qu'il peut désormais se mettre dans la peau de n'importe qui, pour peu qu'il affiche sa photo sur son téléphone. Le tournage des 30 épisodes, qui a duré huit semaines pour 4 heures de rush, a eu lieu à Béjaïa et a nécessité la mobilisation de 20 comédiens, dont une majorité jeune, 150 figurants et 40 techniciens. Les deux épisodes que nous avons visionnés nous ont permis d'avoir une idée, même relative, du film. Un bon point pour les effets spéciaux, les décors et le montage. On mettra cependant un bémol pour la direction d'artistes. Des acteurs ont quelque peu surjoué leurs rôles et manqué de réalisme. Quant au mauvais point, il ira au scénariste qui a ignoré quelques détails, mais «le diable est dans le détail», dit-on. A l'université, on affiche les notes, on ne remet pas les copies d'examens aux étudiants, en plein cours magistral, et par le professeur, qui plus est. C'est la procédure dans un lycée. De plus, le recteur ne se met pas au bas des escaliers pour surveiller les entrées et sorties des étudiants. On ne voit pas ça même dans les écoles. Il est peu probable que ces «erreurs» hypothèquent le succès de Switchers, qui sera relayé sur le web par Mobilis. Mais le cinéaste gagnerait à les corriger, d'autant plus qu'il a annoncé que la Saison 2 est déjà prête. Toutefois, nous déplorons que le film ne soit, en fait, qu'un copier-coller d'une série qui a été tournée et diffusée au Maroc en 2012, et sous le même titre. «Etudiant sans ambition, fauché et complexé, Amine cherche un sens à sa vie. Un jour, comme les autres, alors qu'il s'ennuie en plein amphi, il rencontre celle pour qui il voudra changer de vie : Anissa ! Comment conquérir cette jeune blonde issue d'un milieu aisé ? Grâce aux pouvoirs que lui confiera un mystérieux personnage qui lui offrira un smartphone pas comme les autres ! Dès lors, commence pour Amine une aventure aux rebondissements inattendus…» C'est le synopsis de Switchers Maroc. Ça ne vous rappelle rien ? H. G.