Par Mohamed Touileb Omar Ghrib. Un nom qui est souvent revenu dans les manchettes des journaux ces derniers temps. Le désormais ex-président de la section football du MC Alger est habitué à occuper les unes des différents quotidiens nationaux avec des frasques et des déclarations démesurées à la limite du langage de rue. Cette fois, c'est par un comportement indécent et une incitation à aller à l'encontre des vertus du fair-play qu'il s'est illustré. Entre le fantasque et le fantastique, il y a juste un fil, voire une tribune d'honneur, que les joueurs du Mouloudia, le staff technique et les dirigeants ont, toute honte bue, allègrement ignoré. Une fête gâchée et une attitude déplorable qui n'a, cette fois, échappé à personne. Le geste de trop, la goutte d'eau qui a, et comment, fait déborder le vase et «noyé» le stade olympique. Une eau à l'odeur nauséabonde qui remontera à lasurface pour déborder carrément de l'antre d'un football algérien qu'on sait malade de ceux qui le dirigent. L'incompétence a, cette fois, sauté aux yeux et enfreint toutes les règles, pas seulement de la bienséance. Ça sentait si mauvais que la commission de discipline a sévit. Omar Ghrib, Djamel Menad, Faouzi Chaouchi et Reda Babouche ont tous été emportés par la sanction lourde infligée par l'instance chargée d'examiner un dossier dont tout le monde suivait le dénouement avec attention avant un verdict plus ou moins exemplaire. Un acte fermement condamné par la famille du sport et la commission de discipline qui a pris les décisions qu'il fallait en prononçant des peines à la mesure de l'irrespect de ses auteurs. Celle de radier à vie du monde footballistique un personnage comme il y en a, malheureusement, beaucoup aux commandes des différents sigles du «jeu à onze» algérien où rien ne tourne rond finalement. Faillite, crises financières, des sommes faramineuses dépensées par ci par là sans que personne ne demande des comptes. Un investissement en noir, des chèques à blanc et l'intérêt personnel qui passe par-dessus tout, au péril du club et de l'avenir d'une discipline qui aura tout vu et vécu de grands moments d'égarements. Des inamovibles «chairmans» incarnés en «Dracula» d'un sport roi devenu pâle à cause de grosses hémorragies répétitives. Les «Ghrib» il y en a partout. Des individus qui n'ont rien à voir avec le foot, ni de près ni de loin, et qui se retrouvent du jour au lendemain à la tête des clubs pour en faire une propriété privée. Au moment où le mouvement sportif algérien a besoin d'une politique sportive fiable, solide et assise sur de bonnes bases, certains se permettent des écarts dans ce domaine de gestion sensible et délicat qui entrave le lancement d'une opération professionnalisation, lancée il y a trois ans et qui semble au point mort ou n'avance pas dans le sens souhaité par ses initiateurs. La conscience des responsables l'est tout autant. L'argent, la seule chose qui importe. Un nerf de football qui remplit des ventres jamais rassasiés ou qui n'explosent jamais. En revanche, certains clubs «éclatent en plein vol» et sont menacés de disparition en allant en «pèlerinage» dans les paliers inférieurs méditer sur le sort qui leur est fait.
Quand l'Ouest perd le Nord Président de club. Un poste clé, qui donne beaucoup de prérogatives mais qui aussi fait appel à des responsabilités, conscience et à cette faculté à être et rester lucide pour agir en exemple et prendre les décisions qu'il faut au moment opportun. Rien de cela n'existe malheureusement dans l'univers du foot en Algérie. Si les amoureux du foot font, à tort ou à raison, une fixation sur des clubs comme le MC Alger, l'USM Alger, l'ES Sétif, le CR Belouizdad et ceux qui occupent les manchettes des journaux spécialisés, d'autres clubs pas moins prestigieux mais peu médiatisés souffrent ces dernières années à cause de leur subit retrait des premiers rôles, coupables d'être entrés dans les rangs ou de jouer désormais les faire-valoir. Si le problème de gestion et relevé dans les quatre coins du pays. A l'Ouest, ça tourne à l'hécatombe. Sinon, comment expliquer cette descente aux enfers que connaissent les représentants d'une région réputée pour avoir toujours été et d'être encore un inestimable vivier de talents qui se sont révélés au grand jour pour illuminer le football algérien du temps des Belloumi, Belkedroussi, Drid, Tasfaout, Mezouar, Cherif El Ouezzani, Megueni, Tej Bensaoula, Meçabih, Mourad Meziane, Mezair, et autres regrettés Fréha, Miloud Hadefi, qui ont fait rêver tant de générations ? Du CR Témouchent au SA Mohammadia en passant par les deux clubs fétiches d'El-Bahia, l'ASMO et le MCO, sans oublier le club de l'un des meilleurs joueurs que l'Algérie ait connu, le Ghali de Mascara où évoluait un certain Lakhdar Belloumi, ces clubs se débattent aujourd'hui dans les divisions inférieures. Les temps changent, les forces se nivellent mais parfois la descente aux enfers fait mal à voir. Une dégringolade due à la mauvaise gestion en premier lieu. Si la «liquidité» manquante est souvent avancée comme justificatif principal, la faute est en premier lieu humaine. C'est les hommes qui font les clubs, qui bâtissent l'histoire en dirigeant avec une main ferme. Le MC Oran est condamné à jouer sa place parmi l'élite jusqu'à la fin de la saison ou le dernier match. Le rival des Asémites est au bord du gouffre. Depuis la disparition de son président spirituel, Kacem Limam, les Hamraoua ont perdu de leur brillance et leur notoriété pour se retrouver à lutter pour le seul maintien. Dans le trio des relégables, on trouve, comme un symbole, trois clubs de l'Ouest. Les voisins Unionistes de Sidi Bel Abbès qui ont déjà les deux pieds en Ligue 2 et le WA Tlemcen dans la même galère, sauf que, mathématiquement, il a encore des chances de sauver ce qui devient presque impossible avec le CA Batna. Que se passe-t-il donc à l'Ouest ? Est-ce un hasard que les clubs de cette région livrent le même combat qui est celui de la survie parmi l'élite ? Il faut dire que l'ambigüité, la magouille permanente, les passe-droits, la triche et la menace ont toujours caractérisé notre football. Faut-il donc continuer à s'interroger sur ce qui ne va pas et sur le pourquoi d'une telle débâcle quand on sait où se trouve le mal et quand le diagnostic est sans appel, c'est à dire des dirigeants de clubs en faillite et des clubs en dérive permanente.
Nettoyer le jardin des mauvaises herbes Le temps de faire le ménage. L'occasion ou jamais pour «baliser» cette fonction de président très prisée par des vautours qui rodent autour du «Royaume», infestent le sport roi qui a déjà été déchu. Des intrus parachutés qui se retrouvent du jour au lendemain au milieu d'une discipline brassant des sommes astronomiques qui viennent d'on ne sait où et sortent on ne sait comment et vers quels comptes bancaires (???). Certains, connaissant le pouvoir dont ils disposent, se comportent en barons en enfreignant toutes les lois et piétinant toutes les vertus. S'accrochant tant bien que mal à cette place au somment de la hiérarchie de clubs devenus aujourd'hui des entreprises opaques drainant des milliards mais sans aucune règle précise. Ça fait tellement de bien que ses pseudo-présidents se transforment en dictateurs et tentent de faire durer le «règne» malgré les contestations, les conspuassions lors des rencontres. Peu importe, du moment que le «bakchich» est à portée de main. Une «voyoucratie» qui a pris place au détriment du fair-play (financier et sportif), la grande victime de ces prédateurs d'un genre nouveau. Les temps ont changé, le football a changé de nos jours. L'aspect économique des clubs est important partout dans le monde. Les grands clubs sont de véritables puissances, cotées même en bourse. La bonne gouvernance ouvre les portes vers la gloire, les succès et les titres. L'«argent appelle l'argent» comme dit l'adage. En Algérie, on aime l'argent, pas les trophées, du moins pas la Ligue des champions africaine et la Coupe de la CAF que les responsables des clubs boudent ou sacrifient pour jouer d'autres tournois où il y a un énorme chèque au bout mais dont le titre n'est nullement reconnu… Le moment semble venu pour sévir, remettre de l'ordre et prendre les mesures nécessaires pour sauver notre football. Du moins, ce qui en reste M. T.