Destin n Triste nouvelle pour le club du quartier El-Hamri, bastion de la lutte armée durant la Guerre de Libération nationale, club devenu porte-drapeau de toute l'Oranie de quitter pour la première fois de son histoire le championnat d'élite de l'Algérie indépendante. Fondé en 1946, le MCO, club qui a enfanté les Boudjelal, Freha, Benyoucef, Missoum, Hadefi, Belkedroussi, Bediar, Belloumi, Bensaoula, Chaïb, Benkada, Kechra, Meziane, Chérif El-Ouazzani, Sebbah, Belatoui, Raho, et la liste est très longue, était le seul à n'avoir jamais connu la relégation jusqu'à ce maudit lundi 26 mai 2008 qui sonna le glas pour une formation qui a joué avec le feu depuis plusieurs saisons. Déboires financiers, conflits perpétuels entre dirigeants, instabilité des staffs techniques, saignée chronique de ses meilleurs joueurs, sont autant de causes qui ont entraîné la chute de l'un des fleurons du football national. Et l'actuel exercice n'a d'ailleurs pas dérogé à la règle, et le MCO de Youcef Djebbari a joué sa tête en Nationale Une hier à Chlef face à l'ASO où son équipe était condamnée à gagner, sinon elle prenait le chemin du purgatoire. Une grosse pression pesait déjà sur les épaules du président, des joueurs et des supporters depuis que les coéquipiers de Feham Bouazza avaient raté la victoire face au rival de toujours, le WA Tlemcen, lors de la 27e journée au stade Habib-Bouakeul d'Oran. Youcef Djebbari, qui a eu beau crier sa rage, hier, à la fin du match, à la suite des dépassements qu'a connus le match contre l'ASO, a réussi là où d'autres présidents ont échoué : écrire en lettres noires son nom dans l'histoire du club pour l'avoir emmené pour la première fois en Super DII. La ville d'Oran aura alors vécu une nuit d'enfer avec plusieurs manifestations de colère qui se sont très vite transformées en émeutes dans plusieurs quartiers, ce qui a obligé les forces de l'ordre à intervenir pour contenir la colère des supporters. D'ailleurs, Djebbari n'a pas eu le beau rôle depuis qu'il s'est vu mêler à cette sordide histoire du match contre l'OMR où il a été accusé par la partie olympienne d'être derrière une tentative de corruption. Il a certes gardé la tête froide en promettant le maintien, mais c'est sa tête qui va tomber. Du coup, le projet qu'il avait avec un groupe d'une dizaine de mécènes de la ville d'El-Bahia, qui se disaient prêts à investir gros au niveau du club, risque de s'évaporer. Même le wali d'Oran, qui a invité l'équipe la veille de son avant-dernier match contre l'USM Blida en championnat, a affiché une volonté d'aider sérieusement le club, n'a pas pu faire grand-chose face à la dégringolade du football oranais, voire tout le football de l'Ouest qui sera, malheureusement, représenté la saison prochaine que par une seule équipe en Nationale Une, le MC Saïda. C'est vraiment dommage. Mais qui sait, peut-être que c'est une occasion idéale pour se relever et rebondir sur des bases solides.