L'Intersyndicale de la santé regroupant les praticiens, les spécialistes, les psychologues et les professeurs en paramédical ont poursuivi, mardi, leur mouvement de grève, pour la deuxième journée consécutive, au niveau de plusieurs établissements hospitaliers, a-t-on constaté sur place. Au niveau du centre hospitalo-universitaire de Mustapha Pacha, les praticiens de la santé publique ont continué le mouvement de débrayage, cyclique, de trois jours. "Nous ne sommes pas prêt d'abdiquer et ce jusqu'à ce que le ministère de la santé, de la population et de la reforme hospitalière accepte de prendre en charge nos revendications", a indiqué un syndicaliste à l'APS. Certains praticiens ont, toutefois, assuré leurs fonctions et ont pris en charge les nombreux malades qui s'étaient présentés dans les différents services du CHU. Les services de chirurgie, de néonatalogie et de pédiatrie n'ont pas changé leur programme opératoire et des consultations post-opératoires, a aussi constaté l'APS sur les lieux. "Ce ne sont pas tous les médecins et paramédicaux qui ont épousé le mouvement de contestation. Parmi eux se trouvent des fonctionnaires responsables qui ont maintenu leur activités", a fait savoir une infirmière du service de chirurgie maxillaire. Dans le service des urgences, la grève n'était pas suivie et les admissions se faisaient à la même cadence que d'ordinaire. Une moyenne de 200 patients ont été admis, durant la journée de mardi, et ont été affectés dans les sous services de chirurgie, de neurochirurgie, de déchoquage et du thoracique. Au niveau de l'établissement hospitalier universitaire Nafissa Hamoud d'Hussein Dey, la grève a connu un suivi très faible que ce soit chez les praticiens ou chez les paramédicaux. Selon le médecin généraliste principal du même hôpital, Dr Said Bensafi, le taux de suivi de la grève par les médecins généralistes était de 7%, alors que le paramédicaux s'étaient rassemblés à hauteur de 53%. "Dans notre établissement la plupart des médecins représentent le secteur hospitalo-universitaire et ne sont donc pas concernés par la grève de l'Intersyndicale de la santé", a fait savoir le Dr Bensafi. Dans les services d'ophtalmologie, de pédiatrie et de gynécologie les consultations médicales étaient assurées et des praticiens ont noté qu'il était "inadmissible de renvoyer des enfants, des personnes âgées et des malades venants de loin". Les établissements publics de santé de proximité (EPSP) ont, pour leur part, suivi la grève à des "taux appréciables" selon les grévistes, et uniquement les consultations gynécologiques et pédiatriques avaient été maintenues, a-t-on constaté. Un responsable de l'EPSP des Anassers a souligné que l'ensemble des généralistes et des paramédicaux étaient en grève. "Nous ne prenons en charge à notre niveau que les blessés graves et les urgences", a-t-il ajouté. Réagissant mardi à ce mouvement de grève, le ministère a donné des "instructions fermes" aux responsables des établissements publics de santé pour opposer à cette grève "toutes les dispositions réglementaires prévues à l'effet d'assurer la continuité du service public et d'éviter aux usagers de certains hôpitaux d'être les otages d'éléments extrémistes et irresponsables". Réitérant sa disponibilité à un dialogue "franc" et "responsable" avec l'ensemble des partenaires sociaux, y compris avec la minorité syndicale en grève "illégale", le ministère a rappelé que "le processus de réhabilitation des différents corps particuliers de la santé s'est traduit par une amélioration sans précédent de leur statut socioprofessionnel en les situant en haut de l'échelle de la fonction publique". L'intersyndicale de la santé englobant les praticiens de la santé publique, les spécialistes et les professeurs en paramédical, a reconduit, lundi, son mouvement de grève cyclique, pour trois autres jours, en raison de la "non prise en charge de leurs revendications" par le ministère de tutelle. L'intersyndicale de la santé avait observé un mouvement de grève de trois jours, la semaine dernière, et a renoué avec la protestation pour réclamer la révision, à la fois, du statut particulier et du régime indemnitaire ainsi que l'ouverture du concours pour l'accès au grade du praticien chef pour les spécialistes.