La question de la relance du tourisme en Algérie s'est invitée, jeudi dernier, à l'occasion de la tenue de la 14e édition du Salon international du tourisme et des voyages (Sitev 2013). Le ministre du Tourisme et de l'Artisanat, M. Mohamed Benmeradi, qui a procédé à l'inauguration de cette manifestation n'a pas manqué de souligner l'impératif de booster ce secteur qui ne contribue actuellement qu'à hauteur de 2% dans le produit intérieur brut, PIB. Il a appelé, lors d'une conférence de presse, les professionnels du secteur à «sensibiliser le citoyen à l'importance de passer ses vacances dans son pays au lieu d'opter vers d'autres destinations». Mettant l'accent sur des agences de tourisme et de voyages dans «la présentation d'un produit touristique diversifié tout au long de l'année», le ministre fera savoir que les différentes actions engagées ces dernières années dans l'amélioration de la restauration et l'hôtellerie ont permis tout de même d'augmenter la part du secteur dans le PIB bien qu'elle demeure toujours à un niveau faible. Pour cela, Benmeradi a promis des mesures incitatives, notamment dans le volet fiscal qui pourraient être prises en faveur des agences touristiques dans le Sud dans la loi de finances complémentaire 2013. Evoquant les capacités d'accueil du pays, le ministre n'omettra pas de souligner aussi l'importance de l'enveloppe financière consacrée à la réalisation de plusieurs hôtels estimée à 200 milliards de dinars. Ces investissements permettront d'augmenter les capacités d'hébergement de 50 000 lits nouveaux lits. Un chiffre qui s'ajoutera aux 19 000 lits dont dispose l'Etat à travers ses 60 structures hôtelières. Ces investissements s'ajouteront aux capacités détenues par le privé dont la part s'élève à 90% des structures existantes. Toutefois, pour le représentant du gouvernement, le déficit en hébergement est justement la raison principale de la hausse des coûts de vacances en Algérie. Quant aux préparatifs de la saison estivale qui commence le 1er juin prochain, le directeur général de l'Onat, M. Mohamed Chérif Slatnia, a procédé à la réservation de 270 résidences situées sur le littoral national pour accueillir 3 000 estivants. L'Onat a également tracé un programme pour préparer la saison du tourisme saharien qui débute en septembre prochain. Il comprend plusieurs circuits et destinations touristiques dans les régions du Sud dont le Hoggar, le Tassili, Timimoun et Béchar, outre des visites de sites culturels et historiques. Pour lui, la priorité sera «accordée au tourisme interne, en appliquant des prix concurrentiels pour attirer davantage de touristes en Algérie». Un document de l'Office national du Tourisme (ONT) fait état par ailleurs, de plus de deux millions de touristes qui ont visité l'Algérie en 2012. Un chiffre en augmentation de 10% par rapport à celui de 2011. Parmi ce flux de touristes, 928 000 sont des touristes étrangers soit une hausse de 8,91% comparativement à 2011. Le document explique aussi que ces touristes sont venus majoritairement de Tunisie, de France, d'Espagne et d'Italie. A signaler enfin que Sitev 2013, organisé par l'ONT, a vu la participation de 11 pays arabes et étrangers dont le Maroc qui participera pour la première fois, outre la Tunisie, l'Arabie saoudite, la Jordanie, les Emirats Arabes Unis, la Turquie, l'Inde, le Venezuela, Cuba et le Pérou. La manifestation qui durera 4 jours regroupe aussi des représentants d'agences de tourisme et de voyages, de plusieurs entreprises de transports, d'hôtels, d'associations spécialisées et d'offices locaux du tourisme. S. B.
Promotion de la destination tunisienne : une campagne médiatique lancée en Algérie Après deux ans de difficultés dues à l'instabilité politique, le secteur du tourisme tunisien tente de récupérer ses parts de marché. Une stratégie globale qui s'étalera jusqu'à 2016 a été tracée par les autorités de ce pays voisin, a affirmé jeudi dernier le ministre du Tourisme tunisien, M. Jamel Gamra. Ce dernier a présenté les grandes lignes de cette politique mais il a préféré axer son intervention sur la stratégie de son pays pour attirer davantage de touristes algériens. Chiffres à l'appui, il dira que le flux des touristes algériens a baissé en 2012 de quelque 100 000 personnes en raison des événements qu'a connus le pays. Mais des mesures ont été décidées afin de renforcer la sécurité dans les structures touristiques et les points de transit. «Nous avons des lignes rouges à ne pas dépasser et la liberté de tout un chacun sera respectée», a-t-il répondu à une question sur les actes de violences qu'a connus le pays ces derniers mois notamment aux frontières du pays avec l'Algérie. «Nous connaissons chacun des terroristes avec le nom et le prénom et la situation est maîtrisée», a-t-il déclaré à ce propos, mettant l'accent sur la coopération sécuritaire qui existe entre l'Algérie et la Tunisie. Gamra a tenu ainsi à rassurer les touristes algériens, estimant que cette situation est passagère et «la société tunisienne est consciente» de l'importance du secteur touristique. Car il emploie 400 000 Tunisiens et représente 7% du PIB du pays. Le ministre annoncera par ailleurs une campagne médiatique qui sera lancée prochainement en Algérie pour promouvoir la destination tunisienne. Globalement, le secteur a engrangé quelque 3 000 millions de dinars en 2012 mais avec un manque à gagner de 450 millions. 6 millions de touristes ont visité également le pays durant la même année. Enfin, selon le ministre, le pays entend consacrer cette année 40 millions de dollars à la promotion de la destination Tunisie. S. B.
