Par Youcef Salami Coup de gueule, hier, du ministre de l'Energie et des Mines, Youcef Yousfi, au cours d'une conférence de presse qu'il a organisée, au niveau du ministère, en présence de cadres du secteur de l'énergie, les P-dg de Sonatrach et de Sonelgaz en tête. Yousfi a eu cette déclaration : «Nous ne sommes pas des corrompus ; la corruption, il faut la combattre sans faiblesse et les personnes qui y sont impliquées devront payer.» Le ministre a ajouté : «Je ne permettrai pas que l'on traite les travailleurs du secteur de corrompus.» Il a abordé à ce sujet le contrôle interne mis en place dans les entreprises relevant du secteur de l'énergie. Désormais, il faut faire vérifier les cahiers des charges, avant le lancement des avis d'appel d'offres, c'est pour lutter contre la corruption que cette mesure a été prise, a-t-il expliqué. Le ministre a, sur un autre plan, révélé que «des indices probants relatifs à un gisement pétrolier, sous Hassi R'mel, ont été mis au jour par des techniciens de Sonatrach. Si de telles indications sont confirmées, Sonatrach devra découvrir le plus important gisement de ces cinquante dernières années. Le ministre est revenu sur les projections de Sonatrach en matière d'exploration. J'ai demandé à Sonatrach de faire plus dans l'exploration, que ce soit dans le Nord ou dans le Sud du pays. Yousfi a expliqué que c'est dans l'ordre normal des choses que des gisements se mettent à décliner et qu'il faut compenser la baisse de la production des hydrocarbures. Le processus d'exploration est soutenu par le partenariat. Cela conduit le ministre de l'Energie et des Mines à aborder les questions d'ordre sécuritaire et les spéculations dont a fait écho la presse nationale et internationale au sujet de certaines compagnies étrangères qui n'ont pas repris leur activité, depuis la prise d'otages sur le site gazier d'In Amenas. Yousfi a relevé que les sociétés étrangères n'ont jamais exprimé le désir de se retirer des projets dont elles disposaient en Algérie, ajoutant que le patron d'Alnaf, a reçu, ces dernières semaines 85 représentants de compagnies étrangères qui s'intéressent au marché national des hydrocarbures. L'agence en question a abordé avec ses responsables les modalités d'investissement dans le cadre de la nouvelle loi sur les hydrocarbures adoptée, il y a quelques mois, par l'APN. Et d'ajouter : Alnaf est en train de mettre au point le 4e avis d'appels d'offres qui sera lancé dans les mois à venir, ce sera le 1er avis d'appels dans le cadre de la nouvelle loi. En partenariat ou en effort propre, Sonatrach est appelée à fournir plus d'hydrocarbures, pour augmenter les revenus du pays. Pour Youcef Yousfi, les recettes attendues pour 2013 seront peut-être les mêmes que celles engrangées en 2012 (72 milliards de dollars). Dans le secteur de la pétrochimie, le ministre de l'Energie et des Mines a fait cette révélation : le complexe de production de plastique de Skikda sera complètement rénové. Il s'agit d'un projet qui nécessite un investissement estimé à cinq milliards de dollars. Le complexe «toiletté» va fabriquer du plastique, du polystyrène, du polythène, du PVC,…. C'est un projet qui sera réalisé en partenariat, avec des Sud Coréens et des Européens. Le ministre de l'Energie et des Mines a également évoqué le complexe de transformation des phosphates. C'est cinq millions de tonnes de phosphates à transformer pour un investissement de cinq milliards de dollars. Il a également parlé du projet de Ghara Djebilet, c'est vingt millions de tonnes de fers à transporter sur 1 600 km. Dans ce projet, il y aura la contribution de Sonatrach, de Pherphos, de Sider…. Youcef Yousfi est par ailleurs revenu sur les six raffineries en projet. Leur construction devrait être lancée dans les tous prochains mois. Ces nouvelles structures feront augmenter sensiblement les capacités de raffinage qui vont grimper à soixante millions de tonnes par an. Actuellement, elles s'établissent à trente millions de tonnes par an. Les six raffineries en question complètent une importante opération de réhabilitation des installations existantes. C'est un processus de rénovation que la compagnie nationale des hydrocarbures a mis en mouvement et dont le but est de relever les capacités de traitement de pétrole brut. Le ministre de l'Energie et des Mines a par ailleurs révélé que la première centrale nucléaire verra le jour en Algérie en 2025. Au sujet du Galsi, le gazoduc devant relier l'Algérie à l'Italie, Yousfi a affirmé que le projet n'a pas été «enterré» et que l'on en discute avec nos partenaires. Le ministre a parlé de contexte de crise au niveau européen, ce qui fait qu'il y a cette réticence de la part des associés dans ce projet. Le ministre a souligné que Sonatrach ne peut s'y engager, que s'il y a contrats fermes de vente de gaz. Ce qui est sûr cependant, c'est que la décision d'investissement qui s'y rapporte va certainement être reportée. Ce projet de gazoduc avait déjà été reporté en novembre 2012 par l'assemblée générale de Galsi, une société détenue majoritairement à 41,6% par la Sonatrach en association avec les Italiens Edison et Enel. Le ministre de l'Energie et des Mines a par ailleurs déclaré que Sonatrach est en train de discuter du renouvellement de ses contrats de vente de gaz, avec ses partenaires européens et autres. Y. S.