De notre correspondant à Paris Merzak Meneceur La France a enfin décidé de reconnaître le droit à l'indemnisation des Algériens et des Polynésiens irradiés lors des essais nucléaires effectués entre 1960 et 1996. Le ministre de la Défense, M. Hervé Morin, a annoncé mardi dernier qu'un projet de loi sera déposé en janvier à l'Assemblée nationale pour indemniser automatiquement toute personne, civile ou militaire, atteinte d'un cancer ou d'autres pathologies graves dues aux essais nucléaires réalisés dans le Sahara algérien ou sous les atolls de Polynésie. «Si ce projet est voté à l'Assemblée au premier trimestre 2009, nous accorderons des indemnisations pour les personnels civils et militaires exposés lors des essais nucléaires», a déclaré M. Morin dans un entretien accordé au quotidien le Parisien, en précisant que «le ministère de la Défense a conservé dans ses archives les mesures de radioactivité recueillies à l'époque sur les différents sites, ainsi que les noms des personnels». «Nous voulons poser le principe d'un droit à l'indemnisation des victimes mais seulement pour celles qui ont été exposées lors des essais. Il existe un numéro vert pour obtenir les informations utiles à l'établissement des dossiers d'indemnisations», a ajouté le ministre. Ce numéro vert est le 0810 007 025. «Quand je suis arrivé a ce ministère, a souligné, M. Morin, j'ai été dubitatif sur la réponse de l'Etat apportée aux éventuelles victimes des essais nucléaires. Nous devons reconnaître aujourd'hui ces victimes. Presque tous les Etats l'ont fait. La France ne doit pas déroger à cette règle.» Selon des indications du ministère français de la Défense, un fonds d'indemnisation sera mis en place au bénéfice des 100 000 personnes potentiellement concernées. En Algérie, la France a procédé entre 1960 et 1966 à quatre essais nucléaires aériens dans le ciel du Sahara et à plusieurs autres dans le sous-sol du Hoggar.