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La France reconnaît son crime
48 ANS APRÈS SES ESSAIS NUCLEAIRES EN ALGERIE
Publié dans L'Expression le 27 - 11 - 2008

Environ 30.000 Algériens seraient concernés par cette mesure qui sera soumise au vote à l'Assemblée française en janvier prochain.
Est-ce le premier pas vers la reconnaissance des crimes commis par l'armée coloniale française? La France envisage d'indemniser les victimes civiles des essais nucléaires dans le Sahara algérien en 1961. Dans une interview accordée au journal Le Parisien, le ministre français de la Défense, Hervé Morin, a déclaré sans détours que «nous devons reconnaître les victimes des essais nucléaires».
Comme premier pas, le premier responsable des armées françaises annonce qu'un projet de loi d´indemnisation des victimes d´essais nucléaires sera soumis, au mois de janvier, au vote devant l'Assemblée française. «Si ce projet est voté à l´Assemblée au premier trimestre 2009, nous accorderons des indemnisations pour les personnels civils et militaires exposés lors des essais nucléaires. Nous avons arrêté une liste de maladies liées aux effets de la radioactivité», a rapporté le journal paru hier.
L'interviewé du journal Le Parisien, a indiqué que ce projet de loi va prendre en charge les populations locales exposées aux radiations. Le ministre ne cite, toutefois, pas l'Algérie. «Nous avons créé à Tahiti en 2007 un centre médical de suivi. Les anciens travailleurs polynésiens des sites d'expérimentation et les populations des îles et des atolls voisins peuvent consulter un médecin militaire pour un bilan médical individuel...».
Et de dévoiler «Ils seront également pris en compte par ce projet de loi». Ce qui ressort de frappant dans cet entretien est que le ministre français n'évoque à aucun moment le cas de l'Algérie. Il préfère plutôt parler de Tahiti, de la Polynésie, territoires français, «et les populations des îles et des atolls voisins». Or, le Sahara algérien était le théâtre des premiers essais nucléaires français. Le 13 février 1960, la Ve République a procédé, sous la présidence du général de Gaulle, aux premiers essais nucléaires dans le Sahara algérien, près de Reggane.
Cet essai ne fut pas le dernier, la France a procédé à l'explosion de toute une série de 17 essais nucléaires entre 1960 et le retrait définitif de l'armée française de cette région en 1967, estiment les chercheurs. Il y a de quoi s'interroger sur «l'ignorance» du ministre français quant au cas Algérie.
C'est plutôt le journal français qui évoque dans son chapeau d'introduction de l'interview les essais sur le site du Sahara algérien.
«Hervé Morin, ministre de la Défense, déposera en janvier un projet de loi qui permettra d'indemniser les 100.000 militaires du contingent, les personnels civils de l'armée et les populations d'Algérie et de Polynésie qui ont été irradiés lors des essais nucléaires», ajoute le journal.
Le ministre précise que la France ne serait pas le premier pays, dans le cas d'adoption du projet, à reconnaître sa responsabilité. «Nous devons reconnaître aujourd'hui ces victimes. Presque tous les Etats l'ont fait. La France ne doit pas déroger à cette règle», a-t-il reconnu.
Expliquant les lignes de la prise en charge de ces indemnisations, le responsable français a fait savoir que «le ministère de la Défense a conservé dans ses archives les mesures de radioactivité recueillies à l'époque sur les différents sites, ainsi que les noms des personnels. Nous allons donc introduire dans le décret d'application un seuil d'exposition à partir duquel les demandes d'indemnisation seront prises en compte».
A la question de savoir si ces indemnisations concernent tous les vétérans des essais nucléaires, M.Morin répond: «Nous pourrons refuser l'indemnisation dans le cas de maladies dont la cause est liée à d'autres risques, comme le tabac ou l'alcool. Nous voulons poser le principe d'un droit à l'indemnisation des victimes mais seulement pour celles qui ont été exposées lors des essais». La France a toujours tourné le dos à toute reconnaissance de ses crimes contre l'humanité commis dans ses colonies, en Algérie particulièrement.
En 2006, la République française était catégorique. Elle a refusé de reconnaître les crimes de ses essais nucléaires effectués dans le Sahara algérien puis en Polynésie entre 1960 et 1996. Ces actes avaient eu une incidence sur la santé de 100.000 militaires du contingent, de personnels civils, ainsi que sur les populations d'Algérie et de Polynésie, lieux des essais.
Aujourd'hui, le nombre d'Algériens atteints de maladies diverses à cause de ces essais nucléaires n'a pas été établi. Une chose néanmoins est sûre: le nombre ne cesse d'augmenter sous silence. Cela est dû, notamment, à l'absence de dépistage et d'archives sanitaires. Les effets néfastes de ces essais n'ont pas touché seulement les habitants des sites concernés, mais, également, la population limitrophe de cette zone.
Toutefois, Mohammed Abdelhak Bendjeb-bar, président de l'Association des victimes des essais nucléaires, avait estimé, dans une de ses sorties médiatiques, le nombre des victimes algériennes de ces essais nucléaires à 30 000. Selon des chercheurs algériens, 17 essais nucléaires, au total, ont été menés par la France au Sahara, entre 1960 et le retrait définitif de l'armée française de cette région, en 1967.
Notons que la France a manifesté «sa volonté» d'ouvrir le dossier des victimes de ces essais. L'ancien ambassadeur de France en Algérie, Bernard Bajolet, a, dans une de ses déclarations, affirmé l'arrivée en Algérie d'une équipe d'experts sur les lieux des explosions pour enquêter sur les dégâts causés aux habitations. Il a même expliqué que le gouvernement français réagira en fonction des résultats des enquêtes.


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