Photo : S. Zoheir Par Ali Boukhlef «Un de nos brillants diplomates, Mohamed Ziane Hasseni est en otage pour ce qu'il n'est pas» en France, «le pays des droits de l'Homme». C'est en ces termes, dures, que Mourad Medelci, ministre des Affaires étrangères, qui s'est exprimé hier à Alger lors d'une conférence de presse, a qualifié l'arrestation du diplomate Mohamed Ziane Hasseni, accusé d'avoir assassiné l'avocat Ali Mécili en 1987. «En France, pays des droits de l'Homme, un pays ami et également partenaire, se trouve en otage un de nos brillants diplomates pour ce qu'il n'est pas», a en effet déclaré Mourad Medelci, d'un ton amer, avant de poursuivre que «l'on veut pousser l'accusé à prouver son innocence, alors que, en principe, c'est à l'accusation de donner ses preuves». Malgré cela, ajoute le ministre des Affaires étrangères, Hasseni a accepté de se soumettre au test ADN «pour prouver ses bonnes intentions. Et il attend avec sérénité les résultats». En réponse à ceux qui accusent la diplomatie algérienne de ne rien faire, Mourad Medelci a répliqué : «Non, nous n'avons pas lâché notre diplomate. Hasseni est toujours dans nos pensées. Nous ne faisons pas que penser à lui, puisque nous agissons pour le faire sortir de cette situation.» Comme première riposte, le chef de la diplomatie algérienne a indiqué : «Nous avons décidé d'élargir nos consultations sur cette affaire avec nos partenaires européens.» L'Algérie saisira-t-elle la Cour européenne des droits de l'Homme ? Ce sera apparemment la prochaine démarche des autorités algériennes, à entendre Mourad Medelci.