Le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, a affirmé hier à Alger que la France retient en otage, depuis 4 mois, un des meilleurs diplomates algériens « sous prétexte qu'il est ce qu'il n'est pas ». « La France est en train de retenir en otage un des meilleurs diplomates algériens depuis 4 mois, sous prétexte qu'il est ce qu'il n'est pas, c'est-à-dire il y a une confusion de personnes », a-t-il dit au sujet de l'affaire du diplomate Mohamed Ziane Hasseni, retenu et placé sous contrôle judiciaire depuis le 14 août dernier. « Je me suis permis d'attirer l'attention du ministre (des Pays-Bas) lorsqu'on a évoqué la question des droits de l'homme sur une situation paradoxale que les droits de l'homme sont en train de connaître dans un pays ami et partenaire, la France », a-t-il encore précisé, lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue néerlandais, Maxime Verhagen. « Ce qui est exactement le contraire des principes des droits de l'homme », a-t-il relevé selon l'APS, soulignant qu'un de ces principes « est de se considérer comme innocent jusqu'à preuve du contraire ». « Ce droit est, semble-t-il, quelquefois un peu perdu de vue », a-t-il ajouté. « Aujourd'hui pour montrer sa bonne volonté, M. Hasseni a bien voulu aller au-devant du souhait exprimé par la justice française, en subissant des tests », a-t-il expliqué, faisant savoir que « M. Hasseni attend des résultats et éventuellement être confronté à ceux qui l'ont désigné à tort comme étant la personne qui n'est pas elle-même ». Répondant « à ceux qui considèrent qu'Alger à lâché Hasseni », M. Medelci a affirmé que « cela n'est pas vrai et que nous agissons au quotidien d'abord auprès des autorités françaises et nous ne ratons aucune occasion de le faire ». Le ministre a soutenu que l'Algérie a décidé d'élargir la discussion sur cette question aux autres pays afin de rendre « attentive » la communauté internationale sur « l'iniquité » de cette question. L'affaire Hasseni a été évoquée avec M. Verhagen, lorsque les questions des droits de l'homme ont été abordées, a indiqué M. Medelci. « Nous avons décidé de parler ouvertement des questions des droits de l'homme, ouvrir le débat d'une manière extrêmement franche et examiner différents espaces d'expression sur les droits de l'homme », a-t-il ajouté.