De notre correspondant à Paris Merzak Meneceur Au terme d'un long psychodrame, d'un combat fratricide sans retenues, le conseil national du Parti socialiste français à validé mardi soir dernier, à une large majorité, l'élection de Mme Martine Aubry au poste de premier secrétaire national. C'est finalement avec 102 voix d'avance et non plus 42 que l'ancienne ministre de Lionel Jospin a battu sa rivale Mme Ségolène Royal. Celle-ci a fini par admettre sa défaite sans pour autant décider de mettre un terme à la défense de ses idées au sein du parti. Elle entend mener la vie dure à Martine Aubry, 58 ans, actuelle maire de Lille, connue pour être la fille de Jacques Delors, ancien président de la Commission européenne et ministre de François Mitterrand, mais surtout parce que son nom se confond avec la loi de la semaine de travail de 35 heures. L'élément le plus important à retenir de cette élection est que, pour la première fois de sa longue histoire, le Parti socialiste français a porté à sa tête une femme. C'est une promotion qui traduit, au-delà de ce parti, l'émergence de plus en plus évidente des femmes aux postes de responsabilité, même si la France demeure l'un des pays européens ou celles-ci sont encore loin d'avoir toute leur place politique au regard de leur présence presque marginale à l'Assemblée nationale et au Sénat. En tournant une page peu glorieuse de son histoire, l'échec du dernier congrès, les divisions et les animosités qui ont marqué l'élection du premier secrétaire national, le Parti socialiste n'a pas pour autant résolu ses problèmes. C'est d'un parti divisé, avec des blessures difficiles à refermer et sans programme politique qu'hérite Mme Aubry. Rude mission pour s'entourer d'une majorité politique tout en gérant une minorité agressive, dopée par le score de Mme Royal, dans une démarche de rassemblement, procéder à un rassemblement hypothétique, assurer la rénovation du parti, lui donner une nouvelle crédibilité aux yeux de l'opinion publique et redevenir une force politique apte à s'opposer à la politique de la droite au gouvernement. Le Parti socialiste français est entré dans une phase de transition délicate qui lui permettra de retrouver une nouvelle vitalité ou de sombrer dans des luttes fratricides et la primauté des ambitions personnelles sur le combat collectif. Déjà, Mme Royal, sans attendre l'installation de la nouvelle direction et le début d'une visibilité de l'avenir immédiat du parti, a avancé son positionnement pour être la candidate du Parti socialiste à l'élection présidentielle de… 2012 !