La décolonisation du Sahara occidental, dernière colonie du continent, couronnera les victoires des Africains contre le colonialisme et l'apartheid. Une déclaration faite hier, par le Premier ministre algérien à Addis Abeba, à la veille de la tenue du 21e sommet de l'Union africaine. Ce sommet de l'UA, qui coïncide avec son cinquantième anniversaire, permet au représentant du chef de l'Etat de réitérer la position constante de l'Algérie. «Les grandes victoires remportées dans ce combat historique attendent d'être couronnées par le parachèvement de la décolonisation du continent, à travers l'exercice, par le peuple du Sahara occidental, de son droit inaliénable à l'autodétermination», a souligné M. Abdelmalek Sellal lors d'une réunion au sommet sur le «Panafricanisme et la renaissance africaine», ayant regroupé des chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union africaine (UA). M. Sellal, qui prendra part au sommet ordinaire de l'UA, prévu aujourd'hui et demain, a saisi l'opportunité pour «renouveler notre hommage aux pères fondateurs de l'OUA qui ont donné forme et consistance à l'idéal panafricaniste, proclamé dès le début du siècle dernier par les dignes enfants de l'Afrique et de sa diaspora». Et de soutenir que «cet idéal a constitué une espérance et une référence qui allait nourrir le processus de renaissance porté par la résistance et le combat des peuples africains contre le colonialisme et l'apartheid». Pour M. Sellal, «l'Algérie s'est toujours identifiée à l'Afrique durant son long combat pour la reconquête de son indépendance». Il ajoutera que «sa révolution s'est inscrite dans le cadre plus vaste de la libération totale de notre continent». «C'est donc tout naturellement que l'Algérie indépendante a fait siennes les luttes de libération des peuples africains encore sous domination coloniale ou raciale», a-t-il poursuivi. Il rappellera les propos du premier président de l'Algérie indépendante qui affirmait la nécessité de la pérennisation de l'UA. «Quelle meilleure illustration de cette symbiose entre la révolution algérienne et la libération de notre continent que les propos du regretté président (algérien) Ahmed Ben Bella : «Acceptons tous de mourir un peu, ou même de mourir tout à fait, pour que l'unité africaine ne soit pas un mot creux», a-t-il rappelé. M. Sellal ne manquera pas, par la même occasion, de témoigner sa satisfaction des progrès enregistrés dans la démarche africaine pour faire de l'Afrique un continent «apaisé, fort de ses propres valeurs et tourné résolument vers les tâches de développement et d'intégration, une partie prenante des évolutions qui façonnent le devenir de l'humanité». Le Premier ministre a, en outre, rappelé que la mise en œuvre du principe du recours aux solutions africaines «a permis le règlement de plusieurs crises et conflits», ajoutant qu'il s'agit là d'«avancées majeures qu'il importe de consolider en renforçant le leadership africain dans la prévention, la gestion et le règlement des crises ou conflits sur le continent». «L'œuvre de renaissance nécessite aussi une plus grande attention au développement humain tant il est vrai que la jeunesse africaine, qui représente la grande majorité de la population, constitue l'atout principal à valoriser», a-t-il relevé. Par ailleurs, le Premier ministre n'a pas occulté la problématique du développement des infrastructures de portée régionale. Une question qui «devient plus que jamais une priorité pour accélérer l'intégration régionale, continentale et mondiale», souligne-t-il. Les programmes dont l'Afrique s'est dotée à travers notamment ceux du Nepad et du développement des infrastructures en Afrique (Pida) «tracent la voie dans la bonne direction», a-t-il souligné. Concernant la sécurité alimentaire, M. Sellal a indiqué que la prise de conscience que l'Afrique a montrée sur la nécessité de relever ce défi, «s'est traduite par des progrès dans la mise en œuvre du programme détaillé de développement de l'agriculture en Afrique (Caadp) qu'il convient d'intensifier dans ses dimensions nationales et régionales». Le Premier ministre a affirmé, sur un autre registre, que «le patrimoine civilisationnel de l'Afrique, berceau de l'humanité, témoigne amplement des apports de notre continent à la civilisation de l'universel», ajoutant qu'il «nous incombe de le réhabiliter pleinement et d'œuvrer davantage à son rayonnement». L'Algérie, a-t-il dit, «s'enorgueillit d'avoir, en organisant deux festivals culturels panafricains en 1969 et en 2009, contribué à mieux connaître les richesses culturelles aussi attachantes que diversifiées qui caractérisent notre continent». M. N.