Le coup d'envoi de la 7e édition du Festival culturel national de musique diwan a été donné vendredi dernier à Béchar par une parade traditionnelle, un spectacle musical de rue, ainsi qu'un premier concert. Le ton de cette édition a été donné par le choix pour l'ouverture de la parade traditionnelle de la localité de Kenadsa nommée Berk Aichou, suivie d'une procession de musiciens qui a longé l'un des grands boulevards du centre-ville, avant de laisser place à la première scène du festival, qui a attiré plus d'un millier de personnes. Remontant à plusieurs siècles, Berk Aichou est une parade du ksar de Kenadsa, durant laquelle chaque rue du ksar fabrique des déguisements et des costumes d'animaux (chevaux, zèbres, bœufs) qui suivront une procession de aïssaoua le 15e jour de chaque année lunaire. Cette date était initialement un jour de deuil et de tristesse dans le ksar et les cheikhs de zaouïas ont décidé de la transformer en festivité avec la tenue de ce petit carnaval nocturne, qui a été remis en valeur lors de l'ouverture du festival. Quant à la soirée inaugurale du festival, elle a été marquée par les prestations du groupe Ouled Bambara d'Alger, en compétition officielle, de la nouvelle troupe féminine Kerktou, chapeautée par Hasna el Becharia, et le guitariste Lotfi Attar. Le nom de la troupe Kerktou est aussi celui d'une association de sauvegarde et de promotion du diwan féminin, qui vient du nom d'un vieil instrument de percussion de la région réservé aux femmes. Par ailleurs, lors d'une conférence de presse animée avant l'ouverture officielle de cette 7e édition, le commissaire du festival, Hamdani Lammari, a déclaré que «ce festival est aujourd'hui la seule occasion pour la population de Béchar d'assister à des spectacles de qualité donnés par des troupes algériennes ou étrangères pour cause de manque de moyens techniques, logistiques et financiers». M. Lammari a relevé à cet effet qu'il est devenu nécessaire de réfléchir à des ressources financières supplémentaires, et ce afin de faire du Festival national de musique diwan un produit culturel et touristique de la wilaya de Béchar. «Il faut revoir les objectifs de la manifestation, qui ne doit plus se limiter à des spectacles d'animations et devrait aboutir au moins au classement de ce genre musical», affirme-t-il. Selon les organisateurs, cette édition a connu un accroissement de l'intérêt des jeunes troupes et constitue un record en terme de nombre de participants, tant aux sélections qu'en compétition officielle. Autant de raisons qui poussent les organisateurs à «œuvrer pour le classement du diwan et de toute la philosophie qui l'entoure». Pour insuffler une dynamique touristique et économique autour de l'événement, les organisateurs souhaitent susciter l'intérêt d'autres secteurs comme celui du tourisme afin d'organiser le festival lors des fêtes de fin d'années, période de grande affluence touristique. La septième édition du Festival culturel national de musique diwan se poursuit jusqu'au 13 juin, avec 15 troupes en compétition et des conférences autour du thème «Diwan, de l'espace sacré à la scène artistique». S. B./APS