Une image vaut mille mots, dit une locution bien connue du monde des médias. Et l'image est là, ou plutôt les images. On y voit le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, assis dans un fauteuil et devisant avec le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, et le chef d'état-major de l'Armée nationale populaire (ANP), le général de corps d'armée, Ahmed Gaïd Salah. Il paraît, certes, fatigué -ce qui, du reste, est normal, vu qu'il est en convalescence-, mais aucunement impotent. D'ailleurs, on le voit déguster un café tout en écoutant ses vis-à-vis. Les images du chef de l'Etat ont été retransmises par toutes les chaînes de l'Entreprise publique de la télévision (Eptv) dont une équipe s'est déplacée à Paris pour relayer, en son et images, l'information sur la santé du chef de l'Etat. Avant la diffusion des images, des photos avaient déjà été balancées sur le site de l'APS, qui en a assuré une large distribution, et d'autres sites d'information. Pour le son, le caractère officiel de la discussion contraindra l'Eptv à le couper. Toutefois, un communiqué de la présidence rendra compte des échanges entre le Président, son Premier ministre et son chef d'état-major. Au cours de cette audience, M. Sellal a présenté au chef de l'Etat un «rapport exhaustif sur la situation générale du pays et sur les activités du gouvernement». Le Premier ministre a également fait un exposé sur «l'état d'avancement du programme de développement national initié par le président de la République», indique un communiqué de la présidence. Après avoir écouté le rapport de son Premier ministre, le Président a souligné «la nécessité de suivre de près la réalisation des projets en cours». S'agissant des attentes des citoyens, M. Bouteflika chargera M. Sellal de «veiller à la bonne prise en charge des préoccupations du citoyen, notamment en cette période de préparatifs du mois sacré du Ramadhan et de la saison estivale». Quant au fonctionnement de l'Etat, le Président instruira le Premier ministre de «finaliser le projet de Loi de finances complémentaire 2013, ainsi que l'ensemble des autres projets de loi, examinés par le gouvernement afin qu'ils soient prêts pour leur adoption au prochain Conseil des ministres», conclut le communiqué de la présidence de la République. Ces quelques directives et les images de Abdelaziz Bouteflika conversant avec Abdelmalek Sellal et Ahmed Gaïd Salah sont, à elles seules, le plus cinglant démenti à toutes ces rumeurs qu'on a fait courir sur la santé du chef de l'Etat depuis son hospitalisation, le 27 avril dernier, et son transfert à Paris. Et les Algériens les réclamaient et les attendaient. Car, malgré les multiples déclarations officielles de différents responsables, à leur tête le Premier ministre, affirmant que le chef de l'Etat se portait bien, la persistance des rumeurs, qui allaient bon train, semait le doute dans l'esprit des gens. D'autant plus que ces dernières étaient relayées par des titres ayant bonne presse auprès de l'opinion publique. Pas même les communiqués de professeurs en médecine détaillant l'état de santé du Président n'arrivaient à neutraliser ces contre-informations. Cette «mise en doute» de l'information officielle et institutionnelle interpelle ses émetteurs, les responsables, qui devraient revoir leur politique de communication, en ayant en tête qu'en l'absence d'une communication permanente, transparente et crédible, le vide est tout de suite comblé par le tout-venant, la rumeur et l'information infondée qui ont les réseaux sociaux pour relais à très large diffusion. Dès lors, démentis et dénégations ne serviront à rien et n'auront même plus aucun crédit. La séquence que nous venons de vivre avec la convalescence de Abdelaziz Bouteflika en est une preuve flagrante. Il aura fallu déplacer une équipe de télévision pour avoir des images et démonter toutes les rumeurs, alors que dans des circonstances «normales» où les gouvernants communiquent ordinairement avec les gouvernés, un communiqué aurait largement suffit. H. G.
L'ANP, une institution nationale républicaine aux missions clairement définies L'Armée nationale populaire (ANP) est une institution nationale républicaine aux missions clairement définies par la Constitution, a rappelé mercredi le ministère de la Défense nationale (MDN) dans un communiqué. «Le MDN rappelle que l'ANP est une institution nationale républicaine aux missions clairement définies par la Constitution où il est formellement déterminé le rôle de consolidation et de développement du potentiel de défense de la nation et qui s'organisent autour d'une Armée nationale populaire totalement investie dans sa mission permanente de sauvegarde de l'indépendance et de défense de la souveraineté nationale», a souligné la même source. Cette précision intervient à la suite de la publication, mardi 11 juin 2013, par un quotidien national d'un article intitulé : «Mechati appelle l'Armée à agir vite» dans lequel il est fait allusion à un appel qui serait lancé par le moudjahid Mohamed Mechati à l'endroit des responsables de la hiérarchie militaire. «Dans cette optique, il y a lieu de préciser que l'Armée nationale populaire demeure pleinement dévouée à assumer sa noble mission dans le respect rigoureux de la Constitution et des textes de loi régissant le fonctionnement des institutions de l'Etat algérien sous la conduite de M. le président de la République, chef suprême des Forces armées, ministre de la Défense nationale», a ajouté le communiqué du MDN. APS