Par Amar Rafa Les membres du conseil national du RND ont mis en place la commission nationale de préparation du congrès, adopté sa composante et désigné Abdelkader Bensalah en qualité de président de cette commission. La date du quatrième congrès ordinaire du 26 au 28 décembre a été également fixée à l'issue d'une session extraordinaire tenue jeudi et vendredi à Zéralda, avec la participation des figures de proue du mouvement de redressement, y compris des ministres et chefs d'organisations affiliés au parti. Le RND vient de franchir ainsi un pas décisif dans le règlement de la crise l'ayant marqué durant plusieurs mois, suite à une contestation de la ligne politique du parti par une poignée de cadres, crise qui a atteint son apogée avec la démission de l'ex-secrétaire général du parti, Ahmed Ouyahia. Ce que note, d'ailleurs, une déclaration finale sanctionnant les travaux de la plus haute instance entre deux congrès. «La constitution de la commission nationale de préparation du congrès, et l'adoption par la session de sa composante, est une étape déterminante pour se diriger vers l'organisation du quatrième congrès en comptant sur l'expérience et la compétence des cadres et des militants dans un esprit de collégialité, de dialogue et de concertation», est-il indiqué. Au sujet de la crise que traverse le RND, le secrétaire général par intérim, Abdelkader Bensalah, affirmera à l'ouverture des travaux de cette session extraordinaire que le remède aux problèmes organiques que traverse le parti réside dans le dialogue. M. Bensalah, dans un long discours où il a usé de la double casquette de responsable de parti et de 2e homme de l'Etat, puisqu'il est aussi président de la Chambre haute du Parlement, a mis en exergue les défis, internes et externes, auxquels doit faire face l'Algérie, et renouvelé le soutien de son parti au président de la République et au gouvernement. Après une rétrospective des 16 années d'existence du parti, M. Bensalah a estimé nécessaire d'aborder les points négatifs que sont les scores réalisés lors des élections locales et nationales. Face à la crise que le RND vit depuis des mois, le SG par intérim du parti fera un franc aveu en affirmant : «Je n'ai pas de solutions miracles à vous présenter maintenant… et je ne prétends pas détenir des solutions toutes prêtes à même de remédier à tous les comportements inadéquats et des problèmes qui se posent à notre parti.» Il a estimé, toutefois, que seule la commission de préparation du congrès est habilitée à faire le bilan d'activité et définir le plan d'action futur du parti, pour les cinq années à venir. Pour autant, il précisera que «la majorité des membres du conseil national du RND feront partie de la commission» qui veillera à réunir les conditions pour la tenue du congrès. Il reconnaîtra par ailleurs que durant sa marche «le RND a perdu plusieurs de ses enfants en chemin», indiquant que certains d'entre eux «gardent encore la capacité de militer au sein du parti et dans l'intérêt du pays». Et ce, avant de rappeler le travail accompli par la commission qui a permis de réhabiliter des membres exclus, en soulignant son intention de créer une commission de réflexion devant lui présenter ses propositions, à ce sujet. «La maison du RND est grande et suffit à tout le monde», a lancé M. Bensalah. Il a indiqué par la suite, dans un clin d'œil aux redresseurs, que la commission de préparation du quatrième congrès sera habilitée à introduire tous les amendements nécessaires dans les statuts du parti et à trancher d'autres questions qui lui seront soumises, en l'occurrence la poursuite de la règle de l'élection lors d'échéances décisives, le cumul de tâches par un seul responsable et le passage au principe d'alternance afin de donner une chance à toutes les compétences du parti.M. Bensalah, abordant la conjoncture de cette session, a arboré sa caquette d'homme d'Etat pour vilipender personnalités et partis, en faisant remarquer que «durant les semaines dernières, des commerçants de la fitna et vendeurs d'illusions sont sortis de leurs antres pour s'investir dans la maladie du président de la République». Il a notamment cité «des gens guidés par l'égocentrisme et l'égoïsme, qui ont tenté à travers leurs positions de faire croire à l'opinion publique de la survenance d'une catastrophe dans le pays et d'un problème insoluble». Plus précis, il a fait référence à «ceux qui étaient dans un passé récent partenaires dans la responsabilité nationale sur les plans politique et moral, et qui tentent individuellement ou collectivement de se refaire une nouvelle virginité devant l'opinion publique nationale […], croyant à tort que le peuple les croira». Rappelant les positions de soutien au Président que son parti a pris en adoptant la politique de réconciliation nationale, M. Bensalah a annoncé la poursuite de cette démarche et son rejet pour le «printemps arabe». «Le véritable printemps est celui de la révolution algérienne», a-t-il lancé, avant d'affirmer que «les réformes lancées par le président de la République constituent l'outil logique par lequel intervient le changement». S'agissant des défis sécuritaire et géostratégique que connaît la région, Abdelkader Bensalah a considéré l'attaque de Tiguentourine comme un rappel que l'Algérie n'est pas à l'abri d'une attaque surprise terroriste. Il rappellera ensuite l'appel de l'Algérie au dialogue pour résoudre la crise malienne. Enfin, il soulignera le refus de l'Algérie d'appliquer les agendas extérieurs «suspects». A. R.