L'éventualité de l'abrogation de l'article 87 bis de la loi 90-11 inquiète l'Association des producteurs algériens de boissons (Apab). S'exprimant en marge de l'Assemblée générale, le président de cette association, Ali Hamani, a affirmé, jeudi dernier, que la suppression de cet article pourrait provoquer des difficultés aux entreprises activant dans cette filière. «Certaines entreprises pourraient recourir à une compression d'effectifs et d'autres risquent tout simplement de fermer», a-t-il déclaré. Néanmoins, il dira que l'Apab «n'attend pas que le couperet tombe pour réagir». Plus explicite, M. Hamani a fait savoir que «cette problématique a été débattue à l'occasion de plusieurs réunions du bureau exécutif et a fait l'objet de courriers adressés aux institutions concernées», notamment le ministère du Travail, l'Ugta, les ministères des Finances, du Commerce et de l'Industrie. En outre, «le comité RH de l'association a été invité à examiner l'éventualité de cette mesure et à en estimer l'impact sur le coût de la masse salariale, afin de permettre à nos membres de disposer des éléments d'analyses nécessaires pour anticiper tout effet potentiel», ajoute l'Apab. Cette dernière rappelle que «l'article en question prévoit que le calcul du Snmg comprend le salaire de base ainsi que la plupart des primes qui sont accordées au travailleur. Son abrogation signifierait que le Snmg ne comprendrait plus que le salaire de base». Par ailleurs, M. Hamani a assuré que l'Apab «continuera à dénoncer les producteurs qui ne respectent pas les normes de la filière». Il affirmera, d'ailleurs, que même certaines boissons importées ne répondent pas aux normes de qualité appliquées sur le marché. Le président de l'Apab a également énuméré les différentes actions réalisées par l'association durant l'année 2012 et le premier semestre en cours. Il citera, entre autres, la création d'un consortium d'exportation boissons, un cluster boissons, des formations sur l'utilisation des additifs alimentaires, et l'accompagnement à l'accréditation des laboratoires. Il rappellera aussi le lancement, récemment, de la marque «Buvez tranquille». Enfin, une étude qui porte sur les évolutions du marché des boissons en Algérie et les perspectives de son développement sera présentée cette semaine lors d'une journée d'étude. A signaler que le chiffre d'affaires de la filière est estimé à 215 milliards de dinars, dont 35 milliards pour les jus de fruits et boissons fruitées, 83 milliards pour les boissons gazeuses, 12 milliards pour les eaux embouteillées et 83 milliards pour les boissons alcoolisées. La production est évaluée à 3,7 milliards de litres, selon les estimations à fin 2011. S. B.