En prévision de l'introduction de la 3 G en Algérie, l'opérateur de téléphonie mobile, Mobilis, a entamé la semaine dernière une session de formation au profit de 120 cadres relevant de ses différentes structures. Ce cycle de formation, organisé à Tlemcen, a été axé principalement sur les volets technique, commercial et marketing et dispensé par Maghreb positioning service (MPS). Ce Team building, selon le P-dg de Mobilis, M.Saâd Damma, a pour objectif de «casser les barrières hiérarchiques» mais aussi «se préparer à l'introduction de cette génération de la téléphonie mobile». Une technologie qui va révolutionner les habitudes des consommateurs et permettre au pays de se doter d'une véritable industrie de TIC, a souligné Roslane Bencherif, DG de MPS et l'un des formateurs. Car selon l'exposé, le passage de la 2G à la 3 G nécessite de nombreuses adaptations notamment pour les services, le marketing, la facturation, la distribution, les terminaux et les réseaux. En d'autres termes, le schéma actuel de la téléphonie mobile sera réorienté beaucoup plus vers la data internet et contenu alors qu'il était, dans la 2G, dédié principalement à la voix. Bencherif a cité particulièrement le réseau indirect de distribution qui sera appelé à se spécialiser. La vente des produits et services de la téléphonie mobile ne sera plus l'affaire des «tabacs journaux», mais celle de circuits spécialisés. Cet exemple s'appliquera aussi aux distributeurs des terminaux, et à la nature même des activités et services de l'opérateur qui sera obligé de monter des opérations de partenariats avec d'autres secteurs fournisseurs, notamment de données de contenus et d'applications. En un mot, l'opérateur devra faire appel à de nouvelles compétences et de nouveaux métiers en interne comme à l'externe. Il sera, en fait, au cœur d'une chaîne de la filière 3G, qui comprendra également les opérateurs de paiement (les banques), les portails web et les médias, les fournisseurs de contenu et de services multimédias, et les constructeurs de Handset ou Smartphones. Mais cette chaîne devrait être sous le contrôle de l'opérateur dont la tâche principale est d'harmoniser toutes ses activités pour offrir aux consommateurs un service adapté et de qualité. Ses services permettent, d'ailleurs, à l'opérateur «d'éduquer les consommateurs» à travers les offres promotionnelles et des services gratuits dont la finalité est de faciliter certaines tâches administratives. Cette technologie en Algérie contribuera également sur le plan économique à l'augmentation du PIB du pays. Sur le plan technique, M. Mohammed Nazim Hadj Slimane, ingénieur en Télécom et formateur, a assuré que techniquement le passage à la 3G, bien qu'il nécessite des installations de dernière génération, n'est pas une opération complexe. Toutefois, durant sa communication, Hadj Slimane a mis l'accent sur l'aspect environnemental, car l'Algérie utilisera la fréquence 2100 Méga Hertz Mhz pour la 3G. Ce qui fera que les antennes BTS auront une portée de 7 km. Néanmoins, il fera remarquer qu'une fois le passage à cette technologie finalisé, le pays peut revenir à la fréquence 900 Mhz, particulièrement pour les opérateurs mixtes, fixe et mobile. Quant aux prix, les formateurs ont préconisé d'adopter une politique tarifaire graduelle en optant pour des prix élevés des connexions afin d'éviter la saturation du réseau et de diversifier les formules d'accès. Deux méthodes sont également proposées afin de suivre les performances réseaux, les ventes et les habitudes et préférences de consommation des abonnés en temps réel. Il s'agit de l'OSS Operations support system et BSS Business support system. Enfin, le P-dg a fait remarquer que Mobilis est techniquement prêt pour la 3G assurant que les premiers tests ont été effectués déjà en 2004. Quant à la subvention des terminaux, M. Damma a précisé que le marché algérien est un post paid, ce qui ne permettra pas d'adopter une politique de subventions des terminaux à l'heure actuelle. S. B.