La Croatie est depuis hier membre à part entière de l'Union européenne. L'Union européenne est désormais composée de 28 Etats. La Croatie, indépendante de l'ex-Yougoslavie depuis le 25 juin 1991, accède ainsi, après un processus long de dix ans, à ce bloc régional, qui, autant il a réussi son ensemble qui s'élargit, autant des interrogations se posent à présent sur son avenir. La Délégation de l'Union européenne en Algérie, ainsi que l'ambassade de Croatie à Alger ont tenu à marquer l'événement en organisant, dans la matinée d'hier, une conférence de presse à Alger. M. Marek Skolil, chef de la délégation de l'UE en Algérie, a d'emblée déclaré que «l'adhésion de la Croatie à l'UE est un événement très important dans le processus d'intégration européenne». Mais, ajoutera-t-il, «l'intégration de la Croatie à l'UE est bénéfique pour les pays de l'UE mais aussi pour les pays voisins». Second pays parmi ceux des Balkans à intégrer l'ensemble européen après la Slovénie, la Croatie vient, estime le chef de la délégation européenne en Algérie, de donner «un signe d'encouragement pour les autres candidats comme la Serbie et le Kosovo pour ouvrir les négociations d'adhésion». Sur ce qui va changer dans les relations avec les pays de la rive sud de la Méditerranée, le conférencier, se voulant rassurant, a indiqué que «l'intégration ne se fera pas au détriment des pays voisins du sud». M. Marin Andrijasevic, ambassadeur de Croatie à Alger, a retracé les différentes étapes ayant précédé «cette journée importante pour la Croatie, comme pour l'Union européenne». Dans son évaluation du processus d'adhésion, Andrijasevic préfère plutôt relativiser. «On peut estimer que l'adhésion ait pris du temps. Il faut cependant savoir d'où la Croatie est partie», a-t-il soutenu, pour appuyer l'idée que rien ne se fait aisément. L'ambassadeur a indiqué, que la Croatie vient à son troisième but stratégique depuis l'Indépendance du pays. Le premier, c'était la reconnaissance internationale au lendemain de l'indépendance de l'ex-Yougoslavie. Le second, c'était de devenir membre de l'Otan. Le conférencier, dira à ce propos, que son pays a été choisi pour coordonner ses relations avec l'Algérie. Il expliquera néanmoins qu'il s'agit «d'une coordination technique, pas plus, avec Bruxelles». Toujours au sujet du processus d'adhésion, le diplomate croate, note que «le processus est d'autant plus important que le statut de membre lui-même». Et d'expliquer que «le processus a permis au pays d'engager des réformes profondes». Ce qui a été très positif pour un pays, qui «sort d'une guerre douloureuse». Quelle sera la nature des relations entre l'Algérie et la Croatie, maintenant que ce pays a adhéré à l'Union européenne ? «Ça va changer beaucoup de choses à vrai dire», répond le conférencier, selon qui, «les entreprises des deux pays peuvent, grâce à cet accord d'adhésion, travailler davantage. Ce qui n'était pas possible auparavant dans la mesure où la Croatie venait en second rang». Concernant les secteurs de partenariat ou d'investissement, l'ambassadeur croate a indiqué que «beaucoup de niches sont à exploiter», soulignant l'existence d'un «intérêt particulier pour l'Algérie». Parmi les activités où les Croates sont présents en Algérie, on peut citer la pêche, puisque, selon le conférencier, «une entreprise croate est en train de construire un port de pêche à Skikda». A. Y.