Tout porte à croire que le réseau national d'alerte permettant aux pouvoirs publics et aux opérateurs de retirer du marché un produit défectueux pouvant porter atteinte à la santé et à la sécurité du consommateur a fonctionné avec la détection d'une bactérie streptocoque, responsable de très nombreuses infections, dans une eau minérale d'une marque privée commercialisée en bouteille de 1,5 litre. Ce réseau d'alerte mis en place depuis plus d'une année a permis en effet de découvrir le lot impropre à la consommation. Il s'agit, selon un communiqué du ministère du Commerce diffusé mardi dernier enfin d'après-midi, du lot n°164 embouteillé le 13 juin 2013 de la marque Youkous dont la durée de validité cours jusqu'au 13 juin 2014. Toujours selon cette même source, le lot mis en cause a été saisi et détruit. Le ministère indique aussi que d'autres lots de cette eau minérale ont été retirés du marché pour faire l'objet de nouvelles analyses et vérifier la pureté originelle de cette eau. «Une procédure imposée par la réglementation des eaux minérales» est-il souligné dans le communiqué. Par ailleurs, l'activité de l'unité d'embouteillage de cette eau minérale a été suspendue et le propriétaire a été instruit de revoir toutes les étapes de la mise en bouteilles de l'eau minérale pour déterminer la source de contamination avant la reprise de l'activité. Toutefois, si le réseau d'alerte a fonctionné, le circuit administratif a, lui, par contre, réagit avec sa lourdeur et lenteur habituelles. Le noyau central du réseau, installé au siège du ministère du Commerce, n'a pas été très rapide dans sa prise de décision de saisir le lot de production incriminé dans la mesure où entre la date de découverte de la bactérie streptocoque et la destruction du lot il s'est passé pas moins de 25 jours (du 13 juin au 8 juillet 2013). Au cours de ces trois semaines, beaucoup de bouteilles auraient pu être écoulées et leur eau bue. C'est un délai trop long devant le danger que représente la bactérie streptocoque d'autant plus que l'eau minérale Youkous est depuis quelques mois très prisée par les ménages. Il faut croire que le réseau d'alerte précoce, ou un de ses maillons, a traîné pour passer à l'acte et n'a pas suffisamment remplie sa mission. Qui des services extérieurs du ministère du Commerce, des laboratoires régionaux relevant du Centre algérien de contrôle de la qualité et de l'emballage (Cacque), des directions régionales et de wilaya du Commerce ou du Laboratoire national de contrôle et répression des fraudes a failli ? Ces structures sont appelées à être plus efficaces et plus réactives si on veut réellement assurer la sécurité du consommateur. C'est faisable, puisqu'il y a déjà eu des précédents avec la décision, dernièrement, du ministère du Commerce de retirer du marché des boîtes de confiserie orientale Halwat Eturq produite en Tunisie car on y avait décelé une bactérie produisant une toxine, la salmonelle, qui agit notamment sur le système neurovégétatif et le système lymphoïde de l'intestin. Le produit qui avait été découvert sur les marchés de la wilaya de Souk Ahras, était commercialisé sous la marque Ennaoura et El Ghazala dans des boîtes respectivement de 800 gr et 400 gr, avait précisé le ministère dans un communiqué, invitant les consommateurs à ne pas acheter ce produit. Avant, les mêmes services avaient également retiré du marché une marque de lait dont les analyses d'échantillons avaient permis d'établir qu'il était impropre à la consommation. Ainsi, il apparaît que les mécanismes d'alerte existent et c'est les connexions permettant une réactivité quasi instantanée qui manquent ou sont très lentes. Z. A.