Tout le monde se souvient de la canicule des quinze derniers jours de Ramadhan, l'an dernier. La chaleur avait rendu l'exercice du jeûne pénible pour nombre d'Algériens. Mais la bonne nouvelle c'est que la météo sera, peut être, davantage clémente cette année. En effet, même si le printemps semble avoir raté son rendez-vous annuel et que la chaleur de l'été commence à se faire ressentir, les services de l'Office national de météorologie (ONM) ne prévoient «pas de canicule», pour les mois de juillet et août à venir, ont-ils annoncé à l'APS. Certes, nul ne peut prédire avec exactitude le climat à moyen terme, mais il est néanmoins possible d'établir des prévisions saisonnières. Ce travail a été mené par le Centre de climatologie nationale et son directeur, M. Djamel Boucherf en divulgue les résultats. «L'Algérie ne connaîtra pas de vague de chaleur durant les mois de juillet et août comparable à celles enregistrées l'an dernier», a-t-il affirmé. Le responsable émet, toutefois, certaines réserves et évoque l'éventualité «d'un pic de chaleur pouvant durer deux ou trois jours». Mais il se montre rassurant et soutient qu'il n'y aura pas de canicule comparable à celle vécue l'année dernière à la même période. Selon les prévisions du Centre de climatologie nationale, les températures au cours des mois de juillet et août seront en moyenne comprises entre 30°C et 31°C s'agissant de la partie nord du pays. Elles seront plus élevées sur les Hauts-Plateaux où elles atteindront, en moyenne, 36°C à 37°C. Concernant le Sud du pays, la moyenne tournera autour des 40°C. Par ailleurs, M. Boucherf est revenu sur les raisons de l'absence de transition printanière entre la saison d'hiver et celle d'été, cette année. D'abord, il estime que c'est la conséquence «de la variabilité et des changements climatiques dans le monde». Mais il précise néanmoins que la raison est également liée à «la position géographique du pays». Selon lui, «l'Algérie est soumise à une variabilité climatique», parce qu'elle est bordée au nord par la mer Méditerranée et au sud par le reste du continent africain. Cette absence de transition tempérée est, selon M. Boucherf, également due à l'intensité de la circulation générale des courants atmosphériques. Des phénomènes influencés par les reliefs et la température des eaux. Le directeur rappelle que le relief algérien est «complexe» et que les eaux de la Méditerranée «sont plus ou moins chaudes». C'est la prise en compte de tous ces éléments qui permet d'établir des prévisions. «Pour établir les prévisions saisonnières (prévoir le climat moyen d'un, deux à trois mois), nous avons utilisé des indicateurs océanographiques et nous avons constaté que les températures du mois de juin étaient légèrement en-dessous de la normale», indique M. Boucherf. «Nous prévoyons qu'en juillet et août, les températures seront proches de la normale», a-t-il relevé. Le directeur de l'Office national de météorologie rappelle que «les changements climatiques planétaires ont un effet sur les phénomènes climatiques extrêmes au niveau national». Il citera à titre d'exemple la vague de chaleur de 2003 et les vagues de froid de 2005 et 2012. Il faut savoir qu'entre 1950 et 2010, la température moyenne en Algérie a augmenté de 0.6°C à 0.7°C. A. H./APS