De notre correspondant à Constantine Nasser Hannachi
Douze formations animeront la présente édition avant de connaître parmi elles le lauréat, le 25 juillet. Le festival, qui a opéré un changement dans son commissariat vise le renouveau avec l'introduction notamment de trois nouvelles formations baptisées orchestre du festival. La proximité étant une spécificité pour diffuser les soirées à d'autres communes que le chef-lieu. La septième édition du Festival culturel national du malouf portant le thème « Assala wa tawasal», authenticité et continuité (ou pérennité), s'est ouverte mercredi soir, et ce jusqu'au 25 du mois en cours, au palais de la culture Malek-Haddad, en présence de plusieurs artistes du genre, dont le pionnier Mohamed Tahar Fergani, et un public assez nombreux dominé par les familles et proches des instrumentistes de la ville. L'orchestre du festival, composé de jeunes artistes issus des associations musicales a ouvert le bal. Il a rendu hommage en nouba à Sadek Bedjaoui, de son vrai nom Bouyahia Sadek (né à Béjaïa en 1907), pour son étincelant parcours musical et notamment son œuvre dédiée aux cheikhs du malouf Constantinois dans les années soixante. En plus le commissariat, en tant que tutelle, a honoré la famille de l'artiste. «Sadek Bedjaoui n'est pas certes de Constantine, mais ses travaux pour la musique andalouse restent gravés dans les mémoires notamment ses rythmes et ses modulations», reconnaît un mélomane. Cela est devenu une tradition pendant chaque soirée une reconnaissance est manifestée envers un «andalou» du terroir. Pour cette entame dénuée de l'aspect de la compétition comme le prévoit le protocole, le public a apprécié, en seconde partie du spectacle, la prestation du lauréat de l'édition précédente en l'occurrence Bouchama Badreddine, qui a gratifié le public d'un répertoire produit à sa manière, captivant. Pour revenir au principe et fondement de l'évènement douze formations locales et nationales entrent ainsi en lice, 9 soirées durant, afin de prétendre à la couronne nationale du malouf, ouvrant la voie à une participation au festival international, qui se tiendra en octobre prochain dans le fief, toujours Constantine. Le club littéraire artistique de Skikda, l'association culturelle et musicale el Djazira, d'Alger, groupe Khelaifia pour le Malouf (Souk Ahras), Layali el Andalouss (Sétif) et autres troupes venues de Blida, Mascara, Mila et Médéa, forment la palette qui animera le concours, sous l'œil vigilant du jury présidé par Salim Fergani. Néanmoins on citera quelques nouvelles formations nouvellement introduites à Cirta. En plus de l'orchestre sus mentionné, exempt de la compétition, tout comme les deux autres, l'un baptisé Chabab El Moustakbal, appelé à prendre la relève et l'autre de gent féminine venant enrichir le nombre des associations musicales, un groupe, Les amis du Haouzi et du Malouf, enregistre son entrée. La particularité de cette édition réside dans son ouverture et sa socialisation à travers les municipalités de la wilaya. Puisque la proximité permet aux zones plus ou moins reculées d'assister aux formations invitées qui s'y relayent du 18 au 24 juillet. C'est l'une des spécificités de cette septième trouvaille. Outre les conférences débats et des cycles de formations sur l'instrument qui sont aux programmes. «Nous avons opté pour le renouveau afin de donner un autre départ au festival», nous dira le commissaire du festival M. Aziaz Ammar, qui a fait appel à de nouveaux membres formant la composante du commissariat, dont Zarabi le chef d'orchestre de l'association sublime El Inchirah. Et d'ajouter sur le choix des prétendants : «Nous avons adressé des correspondances à toutes les maisons de culture, dont les wilayas prisent le malouf ou ses dérivés, pour nous établir une liste des associations aptes à prendre part à cette manifestation. Celles qui ont répondu ont eu le quitus de figurer parmi les nominées.» Toutefois certaines voix locales crient à l'exclusion part le commissariat fraichement installé. Omissions ou «émulation andalouse», un artiste connu sur la scène constantinoise estime qu'il a été «écarté» non pas de la compétition, puisque son palmarès est éloquent, mais dans le reflet festif de la manifestation qui consacre une production spéciale intitulée «Invitée de la soirée». A ce titre d'ailleurs Branki, Salim Fergani, Aouabdia, Segni, Hamdi Benani donneront du poids à cette 7e édition. Et d'autres hommages seront rendus à des figures du malouf, dont Rahmani Ahcène, Fergani Hammou, Bestanji Abdelkrim, Larbi Belabdjaoui. Hier la compétition devait se poursuivre avec les deux troupes de Mascara et de Skikda apaisée, tandis que Riadh Khalfa, en invité, briserait l'aspect performant. En somme l'engouement pour le festival se dessinera au fil des soirées pour voir si le renouveau a défié la culture flottante celle des salles à moitié vide. N. H.