L'animation nocturne, intense en ce mois de Ramadhan, donne à la ville de Béjaïa de beaux airs d'une charmante cité où il fait bon vivre. En effet, l'ambiance est à la joie et à la détente dès la rupture du jeûne. Les familles, par milliers, sortent prendre l'air frais en déambulant dans les ruelles et les placettes. L'occasion est aussi offerte de s'attabler à une terrasse pour siroter un thé à la menthe ou pour déguster une douceur orientale. En effet, tous les commerces restent ouverts jusque tard dans la nuit. En plus des confiseurs, des cafetiers et des propriétaires de salles de jeux, les superettes et les magasins d'habillement affichent aussi des soldes et des remises alléchantes. On vient le soir faire ses emplettes comme on prépare déjà la grande fête de l'Aïd. Les réjouissances battent aussi leur plein dans les établissements culturels qui ont spécialement confectionné des programmes à cet effet. L'esplanade de la maison de la culture Taous-Amrouche ne désemplit pas. Au début du mois sacré, la direction de l'établissement avait organisé une série de concerts et de spectacles qui ont drainé la grande foule. En musique, les chanteurs Bilal Maouche, Tarik Mahdi, Chabira Abdelkader, Kamel Aziz, Bouchama Redouane, Djelouadji Abdelhamid et Mazari Zoheir avaient ouvert le bal en animant, tour à tour, des galas. Des conférences thématiques et des projections cinématographiques ont été aussi au menu de la semaine. Et il y eut ensuite le Festival de la chanson amazighe, à l'initiative du Comité des fêtes de la ville de Béjaïa, du 15 au 20 juillet. Trois scènes ont été aménagées pour cet événement ; les planches du Théâtre régional de Béjaïa, l'esplanade de la maison de la culture et l'arène du stade scolaire. L'entrée étant gratuite, les soirées musicales commencent aux alentour de 22 heures et se poursuivent très tard. En ouverture du festival, le folklore était au rendez-vous pour présenter les origines de cette musique amazigh. Iteballen Ouguemoun, le groupe targui Tagouba et la chorale Taos Amrouche d'Ighil Ali ont donné un joli prélude à la manif. Dès lors, de nombreux autres artistes se sont alternés sur scène. Ce sont en tout plus de 75 spectacles, dont des concerts de musique et des shows divers. On notera les passages de l'ONB, les Abranis, Ithrane n'Ahaggar et des groupes locaux mythiques comme Inayen ou Thalsa. Le programme était aussi jalonné de plusieurs conférences, tables rondes et débats de la chanson Amazigh. Rachid Mokhtari (journaliste), Kamel Hammadi (compositeur), Boudjemaâ Rabah (animateur radio) et Farida Aït Ferroukh se sont exprimés, ès qualité, sur le sujet. Aux amateurs de qaâdate moins tapageuses, l'esplanade de la mosquée Sidi Soufi abrite quotidiennement des soirées chaâbi. Dans les quartiers populeux, on trouve aussi de petites scènes où l'on vient chanter et s'amuser entre amis et voisins. Dans les autres villes de la Soummam, les comités de fêtes et les associations locales programment aussi des événements artistiques, notamment durant les week-ends. En gros, la ville de Béjaïa vit une belle ambiance nocturne en ce mois de Ramadhan 2013. Pourvu que cela se poursuive …