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Une année d'exclusion pour les «fraudeurs» au baccalauréat 2013 La commission ministérielle a décidé d'alléger la sanction, tout en confirmant l'échec pour tous
Par Karima Mokrani Une année blanche, une seule, au lieu de cinq ou dix comme annoncé précédemment, à l'encontre des candidats au baccalauréat 2013, accusés de fraude collective à l'épreuve de philosophie. La sanction a été allégée et c'est une décision de la commission ministérielle chargée de réexaminer les dossiers de recours, certainement appuyée pour ne pas dire dictée par les plus hautes autorités publiques. Cela après que de nombreux candidats, accompagnés et soutenus par leurs parents, soient sortis dans la rue pour crier leur colère «contre l'injustice», jugeant la sanction trop lourde du fait notamment que certains d'entres-eux se soient retrouvés impliqués dans le scandale contre leur gré. Un communiqué de la commission, repris jeudi dernier par l'APS, a confirmé l'échec de tous les candidats accusés de fraude. Autrement dit, et contrairement à ce qui a été laissé entendre par certaines sources du ministère, aucun des candidats dont le relevé de notes a été entaché par la mention «cas de triche» n'est épargné par la sanction. Même ceux qui avaient espéré un réexamen favorable de leur situation du fait qu'ils ont toujours bien travaillé au cours de l'année scolaire. Alléger la sanction à un an d'exclusion de l'examen est tout de même rassurant pour les candidats et leurs parents. Une année de radiation, c'est mieux que cinq ou dix. D'autres sanctions dont la nature et la durée n'ont pas été révélées par la commission ont été également infligées à des personnels de l'encadrement «qui ont manifesté une défaillance professionnelle». Dans le communiqué repris par l'APS, la commission ministérielle a «rappelé que l'examen du baccalauréat, session 2013, a connu quelques perturbations lors de l'épreuve de philosophie dans 11 centres d'examen dans les wilaya d'Alger, Constantine, Oran, Aïn Témouchent et Tlemcen, ce qui a poussé les candidats à sortir des salles d'examen et à recourir à la participation à la fraude par toutes sortes de moyens». C'est donc dans 11 centres d'examen, dans cinq wilayas, où il y a eu fraude collective et non pas 17 wilayas comme annoncées précédemment par des candidats. Dans son travail d'investigation pour rétablir la vérité sur les faits, la commission, poursuit le communiqué, «a convoqué les chefs de centres d'examen, certains surveillants et toutes personnes susceptibles d'apporter un supplément d'information pouvant conforter la commission dans ses conclusions». Une fois ce travail terminé, la commission a «confirmé les troubles enregistrés dans les centres concernés». Selon la même commission, «certains responsables au niveau des centres concernés ont été dans l'incapacité de maîtriser la situation. Ce qui a permis aux candidats de communiquer entre eux sous une forme ou sous une autre et de participer aux actes de fraude. Certains surveillants se sont montrés conciliants voir laxistes avec les candidats fraudeurs de peur de représailles». Autre conclusion qui, certainement, ne sera pas du goût de certains candidats : «Après examen des différents documents en liaison avec l'affaire de fraude à l'examen du baccalauréat et l'audition des chefs de centres d'examen, ainsi que certains surveillants concernés, il a été conclu que l'ensemble des candidats concernés au niveau de ces centres sont impliqués dans la participation à la fraude collective à l'épreuve de philosophie. Ce qui a conduit à leur échec collectif à la session de juin 2013 et par conséquent, l'application des sanctions prévues par la réglementation en vigueur». K. M.
Des classes spéciales pour les «fraudeurs» En totale contradiction avec ce qui est mentionné dans le communiqué de la commission ministérielle, des proviseurs ont été instruits d'ouvrir des classes spéciales pour les candidats «fraudeurs». Ouverture prévue pour l'année scolaire 2013/2014, de façon donc à permettre aux candidats recalés pour tricherie de repasser leur examen du baccalauréat. C'est une instruction de l'Académie d'Alger, d'après des proviseurs de la même wilaya. Classes normales ou classes spéciales, c'est pratiquement la même chose puisque tous les candidats qui y seront inscrits auront la possibilité de refaire leur examen du baccalauréat. Autrement dit, il n'y a pas cette sanction d'exclusion d'une année. C'est encore le flou total autour de cette question de «fraude collective» au baccalauréat 2013. Contradiction flagrante. Au ministère de l'Education nationale de s'expliquer clairement sur le sujet…sauf si publiquement ses responsables affirment des choses et dans la pratique font d'autres. C'est encore plus grave que cette histoire de fraude collective de jeunes lycéens. K. M.