L'Algérie a déployé des mesures spéciales de sécurité durant le mois du Ramadhan par crainte d'attentats qui n'ont heureusement pas eu lieu. Quelques attaques sporadiques ont été enregistrées ici et là à travers certaines wilayas du pays mais les terroristes n'ont pas réussi à commettre, comme ils cherchent toujours à le faire, un acte spectaculaire leur permettant d'être mis sous les feux de l'actualité. Pour ce Ramadhan, les services de sécurité ont assuré un bouclage du tracé frontalier du pays. Ils ont également exécuté un plan pour sécuriser les mosquées, les lieux publics, les plages et les lieux de divertissement pendant le mois sacré et l'été. Le niveau d'alerte a également été relevé et les opérations de surveillance et de patrouilles renforcées. 150 000 policiers, dont le tiers pour le littoral, ont été déployés pour assurer la sécurité des vacanciers. Malgré ce renforcement, certaines attaques terroristes ont été signalées durant le mois de Ramadhan. Mardi dernier, trois policiers ont été tués et un terroriste a été abattu, dans la ville d'Azeffoun, au nord de la wilaya de Tizi Ouzou. Les trois policiers ont été tués lors d'une attaque terroriste peu avant 20 heures, au moment de la rupture du jeûne. Un accrochage a eu lieu pas loin de l'hôpital de la ville. Un terroriste a même été abattu. C'est le premier attentat terroriste survenu dans la région depuis le début du mois RamadHan. A Aït Yahia Moussa, toujours dans la wilaya de Tizi Ouzou, un militaire a été blessé dans un attentat à la bombe. L'engin, enfoui sous terre, a explosé au moment de la rupture du jeûne au passage des militaires qui revenaient d'une opération routinière de ratissage dans les maquis. Il y a une dizaine de jours, deux attentats ont eu lieu à Biskra et à Tizi Ouzou. A Biskra, une patrouille de la Gendarmerie nationale a été victime d'un attentat terroriste à la bombe. L'explosion est survenue aux alentours de 19 heures sur un chemin communal à M'zirâa. Deux gendarmes ont trouvé la mort et trois autres ont été blessés. Le lendemain soir, c'est dans la région de Yakourène que les terroristes vont frapper en tuant, vers 17 heures, un militaire sur la route du village de Tifrit Ait El Hadj. Face à ces attaques sporadiques des groupes armés, les services de sécurité redoublent d'efforts pour éradiquer le terrorisme. D'ailleurs au cours de ce mois sacré, les services de sécurité ont réussi à éliminer quatre terroristes au lieudit Souaidia, à la sortie sud de la commune de Sour El Ghozlane. Lors de cette opération, 3 PA et 4 Kalachnikovs ont été récupérés. La découverte d'une importante quantité d'explosifs indique que ces terroristes préparaient un attentant kamikaze. A Bouira toujours, les services de l'ANP ont réussi à mettre hors d'état de nuire, toujours au cours du mois de Ramadhan, 11 terroristes dans le massif forestier de Tamellahth, dans les communes d'El Adjiba et Ahnif, au cours d'une opération de grande envergure. «La menace terroriste est toujours présente, que ce soit pendant le Ramadhan ou durant les autres mois», a déclaré le ministre de l'Intérieur Dahou Ould Kablia au début du mois de Ramadhan, ajoutant que les autorités ont mis en place des mesures pour répondre à ces menaces. Ce qui est vrai, les services de sécurité ne doivent pas baisser leur vigilance tant que le terrorisme n'est pas totalement éradiqué. H. Y.
Les frontières algéro-tunisiennes, nouvelle source d'inquiétude La Tunisie mène depuis quelques jours une lutte sans merci contre les groupes terroristes qui se seraient réfugiés dans le mont chaambi, pas loin des frontières algériennes. L'armée tunisienne traque depuis décembre un groupe appelé «Phalange Okba Ibn Nafaâ» qui serait lié à Al-Qaïda et compterait des vétérans de la rébellion islamiste du Nord-Mali. L'Algérie qui avait mis en garde la Tunisie contre le risque d'attaques terroristes, a pris des mesures pour renforcer la sécurité des frontières. Le ministre de l'Intérieur et des collectivités locales, Daho Ould Kablia, a indiqué que l'Armée nationale populaire (ANP) «assure comme il se doit la sécurité des frontières algériennes» et qu'elle «a renforcé ses moyens et ses capacités sur les frontières Est du pays en raison des troubles que connaît la Tunisie». Il a également affirmé qu'«il y a un échange d'informations sécuritaires entre l'Algérie et ses voisins pour lutter contre les différents fléaux qui menacent la sécurité et la stabilité de la région, notamment le terrorisme et la contrebande sous toutes ses formes». Dans ce cadre, M. Ould Kablia a reçu mardi dernier une délégation sécuritaire tunisienne. La rencontre a porté sur la coordination des efforts en matière de lutte contre le terrorisme et le travail des services de sécurité au niveau de la frontière entre les deux pays. H. Y.