L'alerte aux frontières algéro-tunisiennes est donnée. Le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Daho Ould Kablia, a révélé jeudi en marge de la visite du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, dans la wilaya de Tiaret, que l'Armée nationale populaire (ANP) "a renforcé ses moyens et ses capacités sur les frontières Est du pays en raison des troubles que connaît la Tunisie". Il est à rappeler que lundi dernier, huit militaires tunisiens ont été tués, près du mont Chaâmbi, dans la zone frontalière avec l'Algérie où l'armée tunisienne tente, en vain, depuis plusieurs mois de neutraliser un groupe terroriste lié à Al-Qaïda. L'attaque, qui n'a toujours pas été revendiquée, est la plus meurtrière depuis la révolution tunisienne de janvier 2011 qui a été suivie, notons-le, par un essor de la nébuleuse islamiste armée. Daho Ould Kablia a, par ailleurs, précisé que "l'ANP assume comme il se doit la sécurité des frontières algériennes et les missions qui lui sont dévolues", en allusion, semble-t-il, aux allégations mensongères mettant en cause l'Algérie dans la détérioration de la situation sécuritaire en Tunisie. En effet, certains cercles proches de la Troïka au pouvoir en Tunisie ont repris, à leur compte, la thèse du "qui tue qui" en désignant du doigt l'Algérie dans les actes terroristes qui agitent actuellement ce pays voisin. Sans donner d'amples détails, le ministre algérien de l'Intérieur a indiqué à cette occasion qu'il y a "un échange d'informations sécuritaires entre l'Algérie et ses voisins pour lutter contre les différents fléaux qui menacent la sécurité et la stabilité de la région, notamment le terrorisme et la contrebande sous toutes ses formes". Selon certaines sources, l'arrestation, la semaine dernière, d'un dangereux terroriste dans la wilaya d'El-Oued, près de la frontière tunisienne, Kamel Ben Arbia, alias Abou Fida, aurait permis, de mettre la main sur des informations précieuses que les services algériens de sécurité et de lutte contre le terrorisme ont, très certainement, livrés à leur homologues tunisiens. Mieux encore, selon certaines sources, Alger aurait même proposé son aide pour venir à bout des terroristes islamistes qui ont choisi, opportunément, la bande frontalière avec l'Algérie pour y mener leurs lâches actions. Aussi, la coopération sécuritaire évoquée jeudi par Daho Ould Kablia gagnerait sûrement à être renforcée pour peu que les islamistes au pouvoir en Tunisie veuillent voir réellement disparaître les islamistes de ce maquis chevauchant les deux pays. Dans tous les cas de figure, la déclaration de notre ministre de l'Intérieur vient rappeler que l'Algérie est en droit de protéger ses frontières. Toutes ses frontières ! M.C.L Nom Adresse email