Après une accalmie certaine, ce regain d'activité terroriste dans la région des Aurès, située à environ 200 kilomètres des frontières algéro-tunisiennes, pourrait s'expliquer par les récents événements qui ont eu lieu à djebel Chaâmbi (Tunisie). Le groupe terroriste, neutralisé dans l'après-midi de samedi, en plein centre-ville de Batna, n'a laissé aucun doute quant au professionnalisme des services de sécurité qui ont réussi à éviter un carnage. Cependant, la présence de ce groupuscule laisse présager le pire. En effet, 24 heures après cette opération qui, faut-il le souligner, est qualifiée de succès, des sources sécuritaires nous ont révélé, hier, que le groupe terroriste en question — signalé à maintes reprises par la population, et ce, depuis quelques mois — se préparait à perpétrer des attentats d'envergure dans la région. En effet, les quatre terroristes neutralisés étaient en mission de repérage lorsqu'ils ont été aperçus par un citoyen dans une pizzeria. Alertés, des policiers interviennent rapidement et demandent aux individus de présenter leur carte d'identité. C'est alors que ces derniers prirent la fuite en direction de la cité du 20-Août 1955 (Bordj El-Ghoula), avant d'être pris en chasse par les services de sécurité. Un terroriste est abattu et un autre blessé lors de l'accrochage, alors qu'un troisième prit la fuite mais sera vite capturé. Le quatrième, quant à lui, se réfugia dans un immeuble et pris une famille en otage. Trois heures plus tard, il sera capturé à son tour alors qu'il essayait de s'enfuir. Bien que l'opération d'identification soit toujours en cours, des informations en notre possession confirment au moins certains faits : d'abord, ces terroristes sont originaires de la wilaya de Batna, d'où le fait qu'ils connaissaient les moindres coins et recoins de la ville et circulaient, armés, sans être inquiétés. Ensuite, ce regain de l'activité terroriste dans cette région serait directement lié aux récents événements qui ont eu lieu à djebel Chaâmbi (Tunisie), non loin des frontières. Le bras de fer engagé entre les islamistes (parti Ennahda) au pouvoir et l'opposition, l'assassinat de deux opposants démocrates, à savoir Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi, et l'attaque meurtrière perpétrée au mois de Ramadhan et qui avait coûté la vie à 8 militaires et blessé une dizaine d'autres, n'a fait qu'accentuer la crise politique du pays voisin et relancer les réseaux islamistes dans les villes frontalières de l'Est algérien. Ce qui, du coup, accrédite la thèse de l'existence d'"une réelle menace terroriste aux portes de l'Algérie". Des sources sécuritaires nous ont révélé que le groupe terroriste affilié à Al-Qaïda au pays du Maghreb ainsi que des dirigeants de Anssar Chariaâ - Groupe islamiste salafiste désigné récemment par l'Etat tunisien comme étant une organisation terroriste — tout deux activant à djebel Chaâmbi, essaierait de s'introduire sur le sol algérien pour y commettre des attentats. D'où le renforcement du dispositif sécuritaire sur la bande frontalière de la wilaya de Tébessa faisant jonction avec la wilaya de Kasserine (Tunisie), notamment par deux escadrons des garde-frontières de la Gendarmerie nationale (GGF). Cette décision qui, pour rappel, s'inscrit dans le cadre des accords entre les deux pays pour lutter contre le terrorisme est intervenue à l'issue d'une rencontre tenue, le 6 août dernier à Alger, entre le ministre tunisien des Affaires étrangères, Othmane Jerandi, et le ministre de l'Intérieur et des Collectivité locales, Daho Ould Kablia. L. N Nom Adresse email