Les volumes des échanges commerciaux entre les pays africains sont appelés à croître. C'est le point de vue de Carlos Lopez, secrétaire exécutif de la Commission économique des Nations-unies pour l'Afrique (CEA). Dans sa dernière contribution publiée sous le titre intitulée «le Commerce fera-t-il la différence en Afrique ?» sur le site de l'Organisation, M. Lopez développe les éléments qui poussent à croire une telle éventualité. D'après cet expert, les pays africains ont des opportunités pour développer leur commerce intrarégional qui tourne actuellement autour de 10% à 12%. Dans sa contribution, il rappelle qu'«historiquement, le commerce intrarégional formel africain a tourné autour de 10 à 12%, même si ce chiffre pourrait être beaucoup plus élevé car il ne tient pas compte des statistiques lacunaires ni des échanges informels». Néanmoins, «les échanges internes aux communautés économiques régionales croissent plus rapidement que les exportations africaines vers le reste de l'Afrique et le reste du monde», constate M. Lopez. Le marché commun d'Afrique orientale et australe a presque quintuplé ses échanges intra-africains depuis le lancement de son accord de libre-échange en 2000 alors que la Communauté de développement de l'Afrique australe a plus que triplé ses échanges internes et la Communauté de l'Afrique de l'Est les a plus que doublés, argue-t-il. Partant de ce constat, M. Lopez pense que les pays africains peuvent contribuer avec différents intrants à la fabrication de produits intermédiaires et finaux au plan international avec une multitude de résultats positifs, tels que la création d'emplois et des gains de productivité. Le secrétaire exécutif a ajouté que les gouvernements sont appelés à mettre en place «la meilleure combinaison de politiques commerciales et industrielles susceptible de soutenir les industries manufacturières locales qui créent des emplois». M. Lopez souligne que pendant de nombreuses années, l'Afrique n'a eu aucune influence sur les marchés, et donc sur les prix, dans les échanges mondiaux, mais il estime qu'aujourd'hui «l'occasion se présente (pour l'Afrique) de renverser les rôles». Selon ce responsable, «les nouvelles perspectives qui s'offrent en matière de coopération Sud-Sud, notamment du fait de la zone continentale de libre-échange proposée et des échanges intra-africains qui s'ensuivront, vont briser le monopole détenu par les pays développés» et fourniront un plus grand choix de partenaires commerciaux. Z. A.
L'Afrique plaide pour un commerce préférentiel continu avec les Etats-Unis Les relations commerciales entre les Etats-Unis et les pays africains bénéficiant de la Loi sur la croissance et les opportunités en Afrique (AGOA) font l'objet d'une attention spéciale au 12e Forum de l'AGOA qui s'est tenu, dimanche et lundi derniers, à Addis-Abeba, la capitale de l'Ethiopie. Le Forum annuel de cette année, met l'accent sur la transformation durable de l'Afrique par le commerce et la technologie et marquera une étape importante dans l'accord commercial introduit en 2000, entre l'Afrique et les Etats-Unis et qui expire le 30 septembre 2015. Le rapport qui présente les différents scénarios sur l'avenir des relations commerciales américano-africaines, avec ou sans l'AGOA, a été préparé par la Commission économique de l'ONU pour l'Afrique (CEA), en collaboration avec l'Initiative pour la croissance en Afrique de la Brookings Institution. Le rapport conclut catégoriquement que les pays africains risquent de perdre énormément si les Etats-Unis venaient à abandonner les accords d'AGOA en faveur de son régime commercial précédent avec les pays africains connu sous le nom de «Système généralisé de préférences (SGP)» ou encore, remplacer l'AGOA avec un type d'Accords de partenariat économique, Afrique, Caraïbes, Pacifique et Union européenne. «Alors qu'un pas dans la direction d'un Accord de partenariat économique pourrait entraîner d'importantes pertes de recettes douanières pour les pays africains, l'exclusion des pays à revenu intermédiaire qui sont actuellement admissibles à l'AGOA ou ajoutant d'autres pays non africains les moins avancés (PMA) qui ne sont actuellement pas admissibles à l'AGOA entraîneraient des pertes commerciales considérables et une concurrence accrue pour l'Afrique», ajoute le rapport.