Le syndicat national des auto-écoles, affilié à l'UGTA, a organisé jeudi dernier à Alger une rencontre des directeurs des établissements portant sur le rôle des auto-écoles en matière de prévention routière. La sortie de cette organisation syndicale intervient au moment où la tutelle s'attelle à réviser les textes régissant le processus de formation assurée par ces établissements. Elle intervient également au moment où la structure syndicale, affiliée à l'UGCAA, peine à faire entendre sa voix. Au-delà des questions que suscite le thème de la sécurité routière, notamment celles liées à la formation, il y a manifestement une bataille de représentativité qui commence à se faire jour. Mais, pour l'heure, les deux factions ne se livrent pas ouvertement bataille. Leurs activités sont concentrées à la formation des candidats et à ce que cela implique en matière de revendications. C'est dans ce sillage que la structure affiliée à la Centrale syndicale a élaboré une plate-forme de revendications composée de 15 points. Les principales revendications sont l'augmentation du nombre d'années d'apprentissage du moniteur à 5 ans avant l'ouverture d'une auto-école, l'aménagement des circuits d'examen et d'apprentissage. Le syndicat des auto-écoles demande de revoir le nombre d'années d'apprentissage du moniteur avant de lui permettre d'ouvrir une école de formation. Pour les participants à cette rencontre, «il est impératif de revoir à la hausse le nombre d'années d'apprentissage des moniteurs. Deux ans, ce n'est pas suffisant. Une formation de 5 ans fera certainement du bien aux candidats, ce qui se répercutera sur la sécurité routière». Hadj Driss Rachid, porte-parole de la fédération, estime de son côté que «les auto-écoles rencontrent plusieurs obstacles dans l'accomplissement de leur travail, notamment le manque de circuits d'examen et d'apprentissage et de matériel pédagogique». Le syndicat a exprimé d'autres propositions contenues dans la plate-forme de revendications. Il s'agit de l'intégration des manœuvres dans l'épreuve de circulation, toutes catégories confondues, l'unification de la méthode d'examen à travers les 48 wilayas du pays, la révision du délai d'ajournement à une semaine pour les candidats non reçus et la révision de la méthode d'attribution des agréments. Certains responsables de ces établissements reconnaissent la complicité de quelques formateurs dans le drame qui se passe sur nos routes. «Certains formateurs donnent une mauvaise image des auto-écoles et les rendent responsables, aux yeux de l'opinion, des accidents de la route», regrettent des intervenants en marge de la rencontre. Le représentant du ministère des Transports, M. Hadj Messaoud Nacer, est revenu sur la nouvelle réglementation en préparation. Indiquant que le facteur humain cause plus de 70% des accidents de la route, Hadj Messaoud estime néanmoins que l'état des routes ainsi que celui des véhicules engendrent des accidents mortels. Le représentant du ministère promet «un contrôle des véhicules neufs qui seront mis en circulation en Algérie». Sur une banderole placée par les organisateurs au bas de la tribune, on pouvait lire : «Nous sommes des auto-écoles de formation et non des commerçants.» Un slogan qui résume toute la complexité juridique de cette activité. A. Y.