Une Commission nationale de diagnostic sur les accidents de la route est nécessaire. La gestion anarchique des auto-écoles en Algérie a été au coeur du débat lors d'une rencontre organisée par la Fédération nationale des auto-écoles, affiliée à l'Union générale des travailleurs algériens (Ugta), jeudi, au siège de la Centrale syndicale à Alger. Ont pris part à cette journée d'étude portant sur le rôle de l'auto-école dans la prévention routière des directeurs d'établissements de la conduite automobile venus de 40 wilayas. Ces derniers ont établi une plate-forme de 14 points qui sera présentée au ministère des Transports. La plate-forme demande l'annulation du registre du commerce. A ce titre, le représentant de la wilaya de Boumerdès, également membre du Bureau national des auto-écoles, Noureddine Saâdoune a souligné pour L'Expression que «les auto-écoles font de la formation et non pas du commerce. Pour cela, on n' a pas besoin du registre du commerce car l'agrément nous suffit». Par ailleurs, il a été évoqué le coût de la formation qui diffère d'une école à une autre. Pour résoudre ce problème, les participants appellent le ministère de tutelle à instaurer un cahier des charges «afin d'unifier les tarifs», précise M.Saâdoune. Les auto-écoles accusent un manque flagrant de circuits de formation. Les gérants de ces établissements demandent la mise à la disposition des écoles de formation de la conduite automobile plus de circuits afin de faciliter leur activité. Le délai d'ajournement du candidat non reçu figure également sur la plate-forme. A ce titre, les participants demandent son ajournement à une semaine au lieu d'un mois. Y figure aussi l'achat du matériel roulant et pédagogique dans le cadre de l'Agence nationale de développement des investissements (Andi). La formation des moniteurs d'auto-écoles est remise en cause. De ce fait, il est requis 3 ans de formation dans une auto-école pour avoir un certificat d'aptitude professionnelle et pédagogique (Capp). Il est aussi demandé à revoir la méthode d'attribution des agréments. Dans ce cadre, il est requis 5 années d'exercice comme moniteur dans une auto-école pour avoir l'agrément d'ouverture d'une auto-école. Parmi les autres revendications, il est à relever l'installation d'une Commission nationale de diagnostic sur les accidents de la route. «Cette mesure est nécessaire afin de ne pas incomber la responsabilité uniquement aux auto-écoles», ajoute M.Saâdoune. De son côté, le secrétaire général de l'Ugta, Abdelmadjid Sidi-Saïd, a estimé que les formateurs des auto-écoles sont des «enseignants pédagogiques.» Dans une brève allocution prononcée à l'ouverture des travaux de cette rencontre, M.Sidi-Saïd a plaidé pour une rencontre périodique entre le syndicat, les gérants des auto-écoles et le ministère des Transports. «Il faut que la notion d'avoir le permis de conduire pour le permis de tuer ou de se faire tuer, soit bannie», insiste-t-il. Il a rappelé, au passage, que l'Algérie est parmi les pays qui paient un lourd tribu en matière de nombre d'accidents de la route et de victimes. Pour sa part, le représentant du ministère des Transports, Hadj Messaoud-Nacer a rappelé que les accidents de la route en Algérie font 4000 décès par an. Estimant, par ailleurs, que l'origine des accidents demeure, en premier lieu, l'homme. M.Messaoud-Nacer a également mis en évidence l'état des routes, la formation et le Code de la route qui nécessite une révision. En outre, les intervenants ont soulevé les problèmes du manque de signalisation routière, de défaillance de l'éclairage public, de la contrefaçon des pièces de rechange des véhicules ainsi que le manque de contrôle sur les routes.