Elles ont étaient incontestablement les stars du petit écran de ce mois de Ramadhan. Bourrée de talents et n'ayant pas froid aux yeux, l'équipe de l'émission phare de la chaîne El Djazairia, Djornane El Gosto a apporté une véritable bouffée d'oxygène aux Algériens. Sorte de journal satirique, Djornane El Gosto a créé l'événement cette année et cela en abordant l'actualité nationale et internationale d'une autre manière. Formée par une bande de jeunes comédiens, la plupart venus du monde du théâtre, l'équipe a fait rire les Algériens aux larmes grâce aux parodies d'hommes politiques et artistes. Réunie dans le «Stah» (terrasse d'immeuble), l'équipe a brisé plus d'un tabou et a abordé les thèmes les plus épineux. Composée de différents personnages, l'équipe rassemble à la fois l'intello Bahlitou, la jeune bourgeoise Emy, «la» garçon manqué Capsoula, le kabyle révolté Dahmane, le célibataire endurci Madly, la célibataire en quête de mari Hedda et le religieux Abu Obaida qui incarne l'hypocrisie des salafistes. Conçue par Riad Rejdal et réalisée par Abdelkader Djeriou, l'émission a suscité un large engouement de la part des spectateurs algériens. Les producteurs de cette émission songent d'ores et déjà à la 3e saison et à la possibilité de diffuser hebdomadairement. Récemment, Abdelkader Djeriou a annoncé que l'équipe Djornane El Gosto entamera bientôt une tournée nationale. D'ailleurs, l'équipe est venue à la rescousse du Festival de Djamila dont les soirées ont eu du mal à drainer les foules. Véritable phénomène, Djornane El Gosto doit sa réussite à son audace. En effet, face à la langue de bois permanente auquel est habitué le spectateur algérien, cette émission a le mérite d'évoquer les faits tels qu'ils sont perçus par le citoyen Lambda. Même si parfois leur lecture de l'actualité n'est toujours correcte, il y a cette volonté de dire les choses, dénoncer les dépassements des responsables et taquiner certaines personnalités le tout sans tomber dans la diffamation et l'insulte. Le défi de nous faire rire des dérives de nos gouverneurs en toute liberté semble jusque-là bien relevé, surtout que les producteurs ont affirmé à maintes reprises n'avoir subi aucune pression de la part des autorités.