Alger retrouvera bientôt sa blancheur. Une enveloppe financière de plus de 100 millions de dinars a été consacrée à une opération de nettoiement et d'embellissement des différents quartiers de la capitale. C'est ce qui a été déclaré mardi à l'APS par le directeur général de l'Agence nationale des déchets (AND) M. Lazhari Gourine. Selon la même source cette opération s'étendra à l'avenir pour toucher différentes wilayas du pays. Selon M. Gourine la première étape de cette opération «draconienne», qui débutera «bientôt», concernera la ville de Bab Ezzouar, à l'est d'Alger, plus précisément la cité des 1 440 logements. L'aspect commercial de cette ville est l'une des principales causes de cumul de déchets, mais la défaillance du système de gestion de ces derniers lui donne malheureusement l'image d'une poubelle à ciel ouvert. Côté sensibilisation et promotion de la culture environnementale au niveau des quartiers, l'Agence mettra en place un staff parmi ses employés qui se chargera de sensibiliser les familles à la nécessité de participer à l'opération de nettoyage et que la protection de l'environnement est de la responsabilité de tous. A ce sujet, M. Gourine a tenu à insister sur l'importance des opérations de nettoiement de l'environnement, de protection de la santé du citoyen et d'embellissement des quartiers de la capitale par l'élimination, notamment, des points noirs où sont amassés les déchets domestiques. Dans ce contexte même, il a fait savoir que 10,3 millions de tonnes de déchets domestiques sont générés chaque année au niveau national, soit 75% du volume global des déchets, d'où la nécessité de développer la gestion des déchets domestiques, rappelant que 110 centres d'enfouissement technique (CET) ont été réalisés pour éradiquer les décharges sauvages et les points noirs. L'agence, qui est sous la tutelle du ministère de l'Aménagement du territoire, de l'Environnement et de la Ville, envisage de lancer une autre opération qui aura pour objectif de ramasser les papiers et cartons se trouvant dans les points noirs recensés au niveau de 57 communes de la wilaya d'Alger. Des véhicules seront mobilisés lors de cette opération pour la collecte et le tri de ces déchets au niveau des centres d'enfouissement techniques (CET) pour proposer le papier à la vente à des établissements spécialisés dans le recyclage qui achèteront cette matière pour le prix de 4 DA le kg. En sachent que cette opération sera généralisée au niveau des établissements administratifs, dans une première étape elle concernera le ministère de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement et de la Ville, pour s'étendre par la suite à d'autres secteurs. A cet effet M. Gourine a rappelé l'engagement des autorités algériennes d'en finir avec le problème de gestion des déchets qui constitue depuis plusieurs années déjà un véritable casse tête pour les autorités du secteur qui se sont succédé. En sachant qu'un arsenal juridique a été mis en place depuis 2002 en matière de gestion, de collecte et de tri des déchets ménagers, a-t-il ajouté. Pour une meilleure gestion des déchets, une formation spécialisée et une éducation environnementale des citoyens sont primordiales. Pour cela on évoque le nombre de 18 000 à 20 000 stagiaires qui ont bénéficié d'une formation en matière de gestion des CET. Dans ce contexte, une convention sera «prochainement» signée avec le ministère de la Formation et de l'Enseignement professionnels pour définir les principaux axes à introduire dans le cursus de la formation environnementale au niveau des instituts de formation pour la promotion de l'environnement en Algérie. M. Gourine a insisté sur l'importance de «la bonne» gestion des CET par des agents qualifiés, à travers l'utilisation de moyens techniques nouveaux pour assurer leur durabilité. D'où la nécessité aussi de confier la gestion des CET à des professionnels, à travers le recours à des partenariats avec des entreprises spécialisées «pour éviter à l'avenir des catastrophes écologiques», à l'image de la décharge d'Ouled Fayet qui sera fermée définitivement en décembre prochain et transformée en un jardin. Quant à la décharge d'Oued Smar, également fermée définitivement en juin 2012, elle fait actuellement l'état d'une étude pour y réaliser un jardin public dans le cadre de l'extension des espaces verts. Les deux décharges en question céderont la place à des CET. Il faut signaler que le CET de Hamici a été récemment mis en service pour la réception des déchets des communes de la région ouest d'Alger. D'autres CET verront le jour à Corso et Reghaïa pour faire face à l'anarchie qui règne en matière de gestion des déchets dans ces régions. Pour ce qui est du recyclage des déchets, M. Gourine a tenu à rappeler l'importance du renforcement de l'investissement à travers l'exploitation des déchets, précisant que le taux d'investissement dans ce domaine ne dépassait pas 7%. La ville de Sétif est un véritable modèle à suivre dans ce domaine, en sachant que celle-ci s'est dotée récemment de bennes à trois compartiments pour leur mise en place au niveau des quartiers. La création de microentreprises en matière de recyclage va sûrement alléger la pression sur les autres centres, pour cela l'AND a pris en charge plus de 55 stagiaires pour la création de microentreprises spécialisées dans la gestion, l'exploitation et le recyclage des déchets. A ce sujet et dans une déclaration faite à la presse hier, le ministre de l'Aménagement du territoire, de l'Environnement et de la Ville, M. Amara Benyounès, a affirmé que l'Algérie ne dispose malheureusement pas d'industrie de recyclage des déchets. Concernant les déchets hospitaliers, leur volume s'élève à 34 000 tonnes annuellement, dont plus de 4 000 tonnes de médicaments périmés encore stockés. La quantité des déchets spécifiques stockés (produits chimiques et huiles usagées) s'élève à 2 500 tonnes et celle des déchets de pesticides à 140 tonnes. Un bilan a été établi par M. Gourine faisant état de plus de 4 millions de tonnes de déchets domestiques enlevés lors d'opérations d'envergure s'inscrivant toutes dans le cadre de l'embellissement des villes lancées en septembre 2012, avec 5 200 décharges sauvages éliminées à l'échelle nationale sur un total de 6 000, ce qui a permis de récupérer 157 000 hectares de terres à aménager en jardins et espaces verts. A. K.