L'Algérie a enregistré 62 nouveaux cas de séropositifs durant les sept premiers mois de l'année 2013, a indiqué hier à Alger le Coordinateur du réseau national de lutte contre le sida (Anaa), le Dr Scander Abdelkader Soufi. «Nous avons enregistré 62 nouveaux cas de séropositifs et 10 personnes malades du Sida entre janvier et juillet (de l'année 2013)», a relevé le Dr Soufi, lors d'une conférence-débat à laquelle ont pris part des représentants du mouvement associatif. Ces chiffres, a-t-il précisé, restent «en deçà de la réalité étant donné que la maladie du Sida est encore un tabou dans la société algérienne». Les nouveaux cas enregistrés portent le nombre total des séropositifs en Algérie à 6 472 et 1 422 malades du VIH/Sida (Virus d'Immunodéficience). Il a, à cette occasion, appelé à encourager le dépistage précoce à travers une augmentation du nombre des centres spécialisés, une simplification des procédures et, surtout, un anonymat garanti. Le Dr Soufi a déploré le fait que les malades atteints du VIH/Sida rencontrent «beaucoup de difficultés dans leur vie comme la discrimination, la stigmatisation et le rejet de la part de la société». Le VIH/Sida est une maladie transmissible et non contagieuse. Elle se transmet notamment par les rapports sexuels non protégés avec une personne atteinte. A ce propos, le Dr Soufi a insisté sur l'importance de fournir une éducation sexuelle aux enfants et aux jeunes afin de réduire la prolifération de cette maladie qui n'est qu'à ses «balbutiements» en Algérie. Pour sa part, le Dr Mohamed Guemama de l'Association «Green Tea» a relevé «plusieurs cas de refus de prodiguer des soins aux personnes atteintes du Sida et qui devraient faire l'objet de poursuites judiciaires». Il a rappelé, dans ce sens, que le personnel soignant ne risque aucune contamination si les mesures sécuritaires sont respectées. Le réseau Anaa est composé d'une quinzaine d'associations, à l'instar de «Solidarité Aids», «Green Tea» et «Etoile culturelle d'Akbou», qui regroupent des médecins, sociologues, juristes et psychologues qui accompagnent les malades dans leur insertion sociale et luttent contre toutes formes de discrimination à leur égard. Plusieurs activités de sensibilisation sur le VIH/Sida sont prévues du 20 au 23 août, comme le lancement de campagnes de prévention sur la maladie notamment sur les plages, et l'organisation de sorties au profit d'enfants malades, et la tenue de conférences et de rencontres animées par des médecins, des psychologues, des membres de la société civile et des journalistes. Ces journées de sensibilisation visent à réduire les «ignorances et les tabous» qui caractérisent cette pathologie pour plus de tolérance et de compréhension.