Depuis le début de l'année, les déclarations en faveur de la relance de l'industrie se sont multipliées. La nouvelle politique industrielle a été présentée au gouvernement le 25 juin dernier par le ministre de l'Industrie, de la PME et de la Promotion de l'investissement, Cherif Rahmani. Cette présentation a été accompagnée d'un rapport détaillé sur le climat des affaires en Algérie. Les détails de la nouvelle politique industrielle ne sont pas encore connus mais le rapport a été élaboré dans l'objectif de libérer l'économie algérienne de l'emprise des hydrocarbures en favorisant la création de nouvelles sources de richesses, le transfert du savoir-faire, l'innovation et la formation. Cherif Rahmani affirme cependant que la nouvelle politique industrielle tient compte de «tout ce qui a été dit ou écrit en Algérie ces dernières années». Tout comme elle a pris en considération les nouveaux rapports de force dans le monde. «Des rapports ont été élaborés dans le but de définir une politique industrielle pour développer les exportations, l'emploi, et contribuer à créer de la valeur ajoutée», a-t-il dit. Il s'agit de promouvoir des filières industrielles stratégiques où l'Algérie recèle un potentiel et dispose d'atouts compétitifs. Cette nouvelle stratégie est basée sur le renforcement des entreprises, notamment les PME, pour les aider à se placer sur le marché international. Le gouvernement est disposé à accorder des avantages aux PME pour les aider à se moderniser, tout en favorisant la création de pôles industriels spécialisés. Le ministre de l'Industrie n'a pas hésité pour la circonstance à user du qualificatif de «discrimination positive» au profit de ces PME. Ainsi et dans une déclaration du directeur général de l'Andi, Abdelkrim Mansouri, lors d'un workshop sur l'état de l'investissement et l'accompagnement de l'investisseur privé, le nombre de projets avalisés par le CNI est en nette hausse. Sur les 90 projets, à même de générer 14 260 emplois, 28 projets d'intérêt national dont 6 dans les Hauts-Plateaux et le Sud relèvent du régime dérogatoire. Les projets d'investissement portés par les nationaux, au nombre de 66, représentent 77% du nombre total des projets pour un montant de 285, 405 milliards de dinars, soit environ 3,568 milliards de dollars et la prévision de création de 7 652 postes d'emploi. 24 projets d'investissements directs étrangers (IDE) dont 3 en partenariat avec le secteur public. Les IDE représentent un montant 2,82 milliards de dollars et une prévision de création de 6 608 emplois. Par secteur, en termes de nombre de projets, l'industrie vient en tête avec 57 projets pour un montant de 280,75 milliards de dinars. Pour Cherif Rahmani l'industrie est une urgence nationale. «Il n'y a pas d'avenir de l'Algérie sans une industrie puissante», affirme-t-il. Pour cela, le ministère de l'Industrie a lancé un appel à projet et un autre à partenariat pour dix-huit filières visant la relance de la production nationale et le développement de l'investissement. Dans ce cadre, plusieurs dizaines de PME publiques (entre 150 et 200) devraient accueillir des partenaires dans les prochains mois. La nouvelle stratégie consiste à accueillir des partenaires capables d'apporter un savoir-faire technologique pour relancer ces entreprises, souvent en difficulté. L'initiative du ministère de l'Industrie s'adresse «à tout opérateur économique national ou étranger porteur de projet, public ou privé». Le but est de chercher et de sélectionner des investisseurs porteurs de projets dans des domaines précis. Pour ce faire et élargir l'adhésion à cette nouvelle vision, une conférence économique et sociale devrait avoir lieu fin septembre. Elle aura pour principale thématique l'industrialisation et l'emploi. Au cours de cette réunion, il sera notamment question d'«étudier les moyens susceptibles d'améliorer l'investissement», selon le Premier ministre. «Beaucoup de procédures seront incluses dans la loi de finances (...) pour faciliter davantage les procédures pour les investisseurs, surtout pour les investisseurs algériens», avait indiqué Abdelmalek Sellal. Pour lui, «la création d'unités productives» est «la seule solution» pour la relance de l'investissement. «C'est le but que nous poursuivons et que nous atteindrons bientôt», avait-il précisé. Certaines filières commencent à renouer fortement avec l'investissement. Pour le secteur privé, un fonds d'investissement est en voie de création pour apporter les financements nécessaires. Un appui nécessaire au regard des réticences des banques. A. E.