L'Algérie a condamné hier «avec force» l'attentat qui a visé samedi dernier le convoi du Premier ministre de la République du Yémen Mohamed Salem Basindawa. Dans une déclaration à l'APS, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Amar Belani, a affirmé hier que «l'Algérie condamne vivement les tirs qui ont ciblé hier soir le convoi du Premier ministre de la République yéménite, M. Mohamed Salem Basindawa», ajoutant que «tout en condamnant avec force cet acte criminel lâche, l'Algérie réitère son soutien constant au peuple yéménite et sa direction dans leurs efforts visant l'aboutissement du processus de règlement politique en cours et le changement pacifique escompté pour asseoir la sécurité, la paix, le progrès et la prospérité au Yémen». Rappelons que le Premier ministre du Yémen, Mohamed Basindawa, a échappé à un attentat à Sanaa, où quatre hommes armés ont ouvert le feu sur son convoi. Personne n'a été blessé dans l'incident. M. Basindawa circulait dans une voiture blindée et était accompagné de deux autres voitures de protection. Les quatre hommes qui ont ouvert le feu se trouvaient dans une voiture tout-terrain et ont pris la fuite après avoir ouvert le feu. Il s'agit là du premier attentat contre le Premier ministre mais plusieurs membres de son cabinet ont échappé à des tentatives d'assassinat, notamment les ministres de la Défense et de l'Information. Depuis la fin du soulèvement qui a abouti au départ de l'ancien président Ali Abdallah Saleh, la situation est instable au Yémen où de nombreux attentats ont eu lieu, mais surtout dans le Sud et l'Est où des membres d'Al-Qaïda sont particulièrement actif. D'ailleurs, samedi, le jour de l'attentat raté contre le Premier ministre, un officier du renseignement, le colonel Hassan Ali Mansouri, a été assassiné dans le Sud par des membres présumés d'Al-Qaïda. Hier, trois policiers ont également été blessés dans une attaque d'un groupe armé à Abyan. Malgré cette violence quasiment quotidienne au Yémen, le président yéménite Abd Rabbo Mansour Hadi a assuré que les tirs contre le convoi du Premier ministre étaient un acte «isolé» et que les agresseurs seraient punis. «Nous condamnons les tirs contre le convoi du Premier ministre et nous réagirons avec fermeté à cet acte criminel», a déclaré le chef de l'Etat. Selon des sources de sécurité, la piste d'Al-Qaïda, qui a visé des responsables yéménites par le passé, est à écarter. S'il ne s'agit pas d'Al Qaïda, il s'agirait peut-être d'opposants au pouvoir. Pourtant le gouvernement formé en décembre 2011, est issu de l'union nationale en vertu de l'accord de transition qui a permis le départ de l'ancien président contesté Ali Abdallah Saleh. Le Yémen est le seul pays arabe où un soulèvement populaire a abouti à une solution négociée, en vertu de laquelle le vice-président, Abd Rabbo Mansour Hadi, a été élu à la tête du pays en février 2012 pour une période intérimaire de deux ans. Un dialogue national en cours doit aboutir à l'élaboration d'une nouvelle Constitution sur la base de laquelle se tiendront des élections générales en février 2014. H. Y.