Le risque inflationniste pèse toujours sur l'économie algérienne. Le rapport annuel de la Banque d'Algérie (BA) de l'exercice 2012 juge que la hausse de l'inflation est devenue «un défi sur le moyen terme pour l'économie nationale». «Le risque d'inflation en Algérie pourrait commencer à contrarier les acquis en matière de stabilité du cadre macroéconomique et constituer un défi sur le moyen terme pour l'économie nationale en plus de celui de nature structurellement inhérent à sa faible diversification», alertent les rédacteurs du document. La Banque d'Algérie parle en effet d'un «pic historique» enregistré en 2012 dû essentiellement à l'envolée des prix de certains produits frais. Selon les détails fournis dans le rapport, l'inflation fondamentale s'est accrue à 5,7% en 2012 après s'être stabilisée en 2011 (4,5%) et 2009 (2,4%). En moyenne, l'inflation en Algérie avait atteint 3,8% sur la période 1998-2012, souligne la même source. Mais encore une fois, la BA pointe du doigt «les dysfonctionnements persistants des marchés intérieurs», ou, en d'autres termes, une inflation provoquée par l'anarchie qui caractérise le secteur du commerce. «La hausse des prix de quelques produits frais, comme la viande ovine, a contribué davantage à l'inflation des prix intérieurs en 2012 (49,65%), sachant que les facteurs endogènes inhérents aux dysfonctionnements persistants des marchés intérieurs continuent d'amplifier l'effet prix», note le document de la BA. Outre ces poussées inflationnistes, la BA met la lumière sur un autre phénomène qui n'est pas des moindres. Elle a relevé en fait qu'en dépit de la tendance baissière des cours mondiaux des produits de base en 2012, soit près de 10%, les prix des produits importés en Algérie avaient évolué, curieusement, à contre-courant de la tendance mondiale. En 2012, «les prix intérieurs des produits de base importés n'ont non seulement pas reflété intégralement et immédiatement cette baisse mais ont évolué à contre-courant de la tendance baissière des cours internationaux», relève le même rapport. Cette situation «interpelle sous l'angle du nécessaire suivi de la formation des prix intérieurs des produits de base importés à mesure que les imperfections des marchés intérieurs persistent et contrarient l'objectif recherché à travers les mesures de soutien de l'Etat (subventions budgétaires et autres mesures fiscales)», note la banque. A rappeler enfin que le taux d'inflation bien qu'il soit encore élevé, a amorcé au début de l'année en cours une tendance baissière, 8,6% en février, 8,1% en mars, 7,4% en avril et à 6,9% en mai dernier. Il s'est établi pour la période août 2012 juillet 2013 en moyenne à 6,2%. S. B./APS
277 opérateurs économiques interdits de domiciliation bancaire entre 2007 et 2012 277 opérateurs économiques ont été interdits par la Banque d'Algérie (BA) de domiciliation bancaire et de transfert de fonds vers l'étranger entre 2007 et 2012. Le chiffre a été communiqué, hier à Alger, par le Gouverneur de la Banque d'Algérie, Mohamed Laksaci. Il s'agit de mesures prises par la BA dans le cadre d'un renforcement de son dispositif de contrôle des changes sur pièces relatif aux opérations avec l'extérieur entre 2007 et 2012. Ce qui a conduit à des mesures conservatoires d'interdiction de domiciliation bancaire et de transfert de fonds vers l'étranger, a-t-il dit lors de la présentation du rapport 2012 sur l'évolution macroéconomique et financière de l'Algérie. Le conférencier a estimé que ce type de contrôle peut donner lieu également à des procès verbaux d'infraction à la législation des changes établis par des inspecteurs assermentés de la Banque d'Algérie, en application des dispositions de l'ordonnance 96/22 modifiée et complétée. Entre 2010 et 2012, a-t-il poursuivi, 186 procès verbaux d'infractions ont été établis par les inspecteurs de la BA dans le cadre des contrôles sur pièces en application des dispositions de la même ordonnance (96/22). Il fera savoir également que la banque a intensifié les missions thématiques-commerce extérieur et mission de contrôle intégral et enquêtes spécifiques. La Banque d'Algérie effectue deux types de contrôle de change a posteriori: le contrôle sur place effectué inopinément au niveau des guichets et intermédiaires agréés, alors que le contrôle sur pièces se fait sur la base de déclarations adressées mensuellement par les banques, intermédiaires agréés à la BA. M. Laksaci a également affirmé qu'en 2012, le contrôle sur place s'est axé sur les opérations de transfert/rapatriement exécutées au titre des transactions faites avec l'étranger, précisant que 12 missions ont été conduites au cours de cet exercice. Pour rappel, pas moins de 43 milliards de dinars d'infractions à la législation des changes ont été établies par la Banque d'Algérie entre 2010 et 2013.