La sélection nationale a entamé mardi soir, la dernière phase de la préparation de son décisif match qui l'opposera le 10 du mois courant, aux Aigles du Mali, pour le compte de l'ultime journée de la phase des poules des éliminatoires du Mondial-2014, au Brésil. L'entraîneur national Vahid Halilhodzic a, rappelons-le, convoqué 25 joueurs, dont 7 locaux, après la libération mercredi, en raison de blessure, du défenseur de la Real Sociedad Lyacine Cadamuro. Pour le staff technique, même si la rencontre que son équipe va disputer reste sans enjeux, l'adversaire est une très bonne équipe, eu égard aux membres composants son effectif très étoffé, truffé de stars, que la nouvelle colonie de professionnels maliens qui émergent est de bonne qualité technique et physique. La confrontation devrait forcément en être aussi relevée, note le porte-brassard malien Seydou Keita, qui sera présent à Blida pour défendre les couleurs de son pays, lui qui croit fermement que ce sera «un bon match». Conscient de la valeur «supérieure» des Aigles qui avaient plus que résisté face au Burkina Faso, et qui reste son dernier tombeur en Coupe d'Afrique en Afsud, le coach Halilhodzic ne s'en veut pas moins modéré pour souhaiter que ses protégés fassent le plein avant le match barrage du mois d'octobre : histoire certainement de débrider les choses et d'enlever toute la pression qui entoure déjà cette rencontre. Car même s'il ne craint pas l'adversaire que le tirage au sort, le lui aura désigné, en bon technicien, il situe ailleurs le centre du débat : «figurer parmi le Top 5 de l'Afrique est le principal objectif», souligne-t-il. Pour la deuxième sortie de son équipe face aux Maliens , l'entraîneur des Fennecs est obligé de revoir sa stratégie. En raison de l'indisponibilité de certains joueurs et du manque de volume de jeu des autres, qui viennent de rejoindre de nouveaux clubs, le coach a fait appel à de nouveaux éléments. C'est ainsi que le joueur du SC Bastia, Fethi Harek, devrait faire sa rentrée dans le onze de départ. Lors des dernières séances d'entraînement pendant lesquelles, le groupe des titulaires était opposé aux réservistes, le nouveau joueur a été aligné avec les titulaires, question de régler les automatismes. Et à la sortie des entraînements, le joueur polyvalent s'est déclaré prêt à assumer les responsabilités qu'on pourrait lui confier. «Je me sens bien dans ma tête et physiquement aussi. Il n'y a donc aucune raison de paniquer. Si le coach me donne une chance, je ferai tout pour ne pas le décevoir», a laissé entendre l'ancien sélectionné sous l'ère de Michel Cavali. La manière avec laquelle la sélection algérienne abordera le match, le résultat surtout, devraient forcément soulager le sélectionneur et le public qui sera nombreux au stade Mustapha-Tchaker de Blida. Au moment où l'équipe commençait à semer le doute entre ses fans par sa petite production face à la Guinée, la voilà de nouveau face à un vrai test pour faire balancer encore plus les tendres cœurs, amoureux des Fennecs. La sélection doit avoir et aura toujours besoin de ce genre de communion. Non seulement en prévision des barrages pour le mondial du mois d'octobre, mais aussi et surtout pour consacrer les principes de son épanouissement. En tout état de cause, la rentrée des nouveaux venus à l'image de Hacen Yebda et Harek devrait modifier la disposition tactique de l'équipe algérienne.
Les Maliens plus sereins et plus décontractés Ainsi face au Mali, la sélection algérienne devrait jouer avec une défense à trois, avec Bouguerra, Medjani et Harek en retrait. Au milieu, Guedioura et Yebda seront à la récupération, tandis que Djabou et Taider vont animer le jeu sur les côtés. C'est à Brahimi que devrait revenir la responsabilité d'animer le secteur offensif, pour essayer de mettre le plus de fois possible les attaquants algériens sur orbite. Lors de la rencontre face à la Guinée, le joueur du Club Africain s'est très peu mis en évidence dans ce secteur du jeu, en dépit d'un match plein. Et le duo d'attaque Slimani et Belfodil sur qui se fondent tous les espoirs des supporters des Verts, aura la lourde responsabilité de produire des étincelles. Par ailleurs, l'entraîneur algérien a laissé entendre que son équipe se montrerait plus efficace face aux Aigles du Mali. «L'équipe malienne est très physique et nous allons densifier le jeu au milieu du terrain pour la déstabiliser. En outre, nos attaquants vont bénéficier d'un soutien meilleur que lors du premier match. Je pense que nous allons faire un bon match, avec plus d'efficacité devant.» Le Bosnien, Vahid Halilhodzic, ne cache donc pas sa confiance en son équipe qui a effectué hier dans l'après-midi la reconnaissance de la pelouse de son stade où va se disputer la rencontre. L'assurance des Algériens tranche avec la réserve des Maliens qui sont installés à Alger depuis quelques jours. Ils ont effectué leurs premières séances d'entraînement au 5-Juillet et ne devraient pas se sentir perdus sur la pelouse du stade Mustapha-Tchaker de Blida. Le coach Pathé Diallo a déclaré qu'il allait renouveler sa confiance au groupe qui a perdu face au Benin. La défense algérienne devrait se méfier particulièrement du duo d'attaque malien constitué de Cheick Tidiane Diabaté (Bordeaux), Mahamadou Samassa (Chievo Verone) ou encore, Moustapha Yatabaré. Et pour sa venue à Blida, la sélection malienne n'a pas caché ses ambitions, puisqu'elle compte s'imposer devant les Verts. Pour Diallo, sa défense devra se montrer plus vigilante qu'elle ne l'a été face au Benin et au Rwanda. Le staff technique souhaite vivement qu'il en soit ainsi et que son attaque connaisse plus de réussite. C'est une tâche difficile qui attend Seydou Keita et ses coéquipiers au stade Mustapha-Tchaker. Ce match demande plus que de simples talents. Au-delà des schémas de jeu, des théories technico-tactiques, les Maliens auront besoin d'autre chose pour se transcender. Il faudra que les acteurs appelés à remplir cette mission soient animés par l'envie, la motivation, le don de soi, un zeste d'orgueil, une pincée de fierté. Les fans des Aigles souhaiteraient que le «Fighting Spirit», cet esprit de révolte qui caractérise la sélection nationale dans les moments de tourmente, souffle à Blida. A deux jours de ce rendez-vous, il est plus qu'important de regarder dans la même direction. Les signaux des derniers jours sont rassurants. La dynamique de la solidarité et de l'union sacrée entre les Verts est enclenchée. A. B.