Les travaux de la 22e Conférence régionale africaine d'Interpol se sont ouverts hier à Oran avec la participation de 53 pays. Le directeur général de la Sûreté nationale (Dgsn), le général-major Abdelghani Hamel était présent à la cérémonie d'ouverture aux côtés de la présidente d'Interpol, Mme Mireille Ballestrazzi et du secrétaire général de la même organisation, M. Ronald K. Noble. Une dizaine de directeurs généraux de la police de pays africains, ainsi que le représentant du Conseil des ministres de l'Intérieur de la Ligue arabe, ont également pris part à cette conférence. Cette 22e session, organisée par la Dgsn en collaboration avec l'Organisation internationale de police criminelle (Oipc-Interpol), devra aborder durant les trois jours de travaux trois thèmes principaux : le terrorisme, le trafic de drogue et la piraterie maritime. Dans son allocution d'ouverture, rapportée par l'APS, le directeur général de la Sûreté nationale, le général major Hamel, a affirmé que l'enjeu actuel et futur réside dans la lutte contre les nouvelles formes du crime organisé et transfrontalier. Il a indiqué que «la société assiste à l'apparition de nouvelles formes de crimes nécessitant l'actualisation des connaissances et des informations pour les combattre». Mais pas seulement, le Dgsn estime que cette nouvelle donne nécessite le renforcement de la coopération régionale et internationale à travers l'échange d'informations et d'expériences. Il a également souligné que le développement des mécanismes de coopération est devenu impératif au regard des liens qu'entretient le crime organisé avec le terrorisme et leurs corollaires, dont le trafic d'armes, le trafic de drogue et autres. Abdelghani Hamel a exprimé la conviction de l'Algérie et sa disponibilité à accroître le niveau de coopération territoriale et régionale et à exporter son expérience pilote en matière de lutte contre le terrorisme au profit des pays, dans le cadre des mécanismes d'Interpol. Le premier responsable de la police a appelé également au développement des mécanismes d'aide aux pays africains en matière de lutte contre les différentes formes de criminalité par l'exportation des connaissances et des experts dans le domaine de la formation et de l'assistance technique. En prenant la parole, la présidente d'Interpol, Mme Ballestrazzi, a commencé par annoncer qu'une nouvelle stratégie est élaborée pour la période 2014-2016 par l'organisation. Elle a ensuite plaidé pour le renforcement de la coopération internationale affirmant que «les réseaux criminels ont détourné l'innovation technologique et il est de notre intérêt de renforcer la coopération internationale, qui constitue un élément clé de la stratégie de lutte contre la criminalité». Tout en soulignant les efforts des pays africains membres de cette organisation, dont l'Algérie, à travers le démantèlement de réseaux criminels transfrontaliers, Mme Ballestrazzi a rappelé, encore une fois, que «la criminalité constitue une menace à l'échelle internationale, pesant notamment sur l'économie nationale et son développement au détriment de la santé et de la sécurité des citoyens». Et afin d'y remédier, la présidente d'Interpol appelle les pays membres à renforcer leurs capacités, faisant valoir à ce titre les programmes spécifiques mis en œuvre par son organisation. Evoquant le trafic des stupéfiants, la présidente d'Interpol a reconnu les difficultés rencontrées dans la lutte contre ce fléau et a estimé que «la lutte contre le trafic des stupéfiants est devenue difficile et nécessite l'intensification de la coopération bilatérale, régionale et internationale et d'échanges d'informations». Dans le même ordre d'idées, la présidente d'Interpol a ajouté que la présence des forces de sécurité chargées de cette mission au niveau des frontières des pays est nécessaire, de même que l'organisation de ces forces dans un cadre de coopération régionale. «Les voies de trafic de drogue sont planétaires et derrière ce fléau existent des réseaux organisés qui font énormément d'argent», a encore souligné Mme Ballestrazzi, appelant à «élever le niveau de coopération en la matière pour pouvoir avancer». «Interpol, qui offre des outils de communication utiles et sécurisés pour lutter contre les crimes à savoir le trafic de stupéfiants, est à la quête d'une coopération avec des initiatives régionales pour hisser le niveau de ce combat», a-t-elle ajouté. La lutte contre ce fléau sera à l'ordre du jour de l'assemblée générale d'Interpol qui se tiendra en Colombie en octobre prochain, a-t-elle encore annoncé. Abordant un autre volet, celui des médicaments contrefaits, Mme Mireille Ballestrazzi a appelé à ce propos les pays africains à se mobiliser davantage et à intensifier leur coopération pour lutter contre ce problème qui, selon elle, «fait des ravages en Afrique». La responsable de l'organisation internationale de la police a relevé que ce phénomène ne cesse de faire des victimes non seulement en Afrique mais également en Asie. «Son éradication est devenue plus qu'une priorité pour nous», a-t-elle souligné. «Il existe actuellement une prise de conscience à l'échelle internationale sur l'ampleur de ce phénomène qui touche directement à la santé et la vie des personnes mais également sur la nécessité de le combattre par tous les moyens», a expliqué Mme Ballestrazzi. A ce titre, elle a précisé que des opérations de contrôles combinées et simultanées des frontières seront lancées dans un futur proche dans beaucoup de pays africains touchés par le fléau. «Ces opérations verront la participation de l'ensemble des forces chargées de l'application des lois, la police, les gendarmes, la douane les gardes-frontières entre autres», a-t-elle précisé. «Ces actions sont extrêmement fructueuses car elles permettent la saisie non seulement d'importantes quantités de médicaments contrefaits mais également de la drogue, des armes et de l'ivoire», a conclu M Ballestrazzi. Précisons enfin qu'après la séance d'ouverture, les travaux de la 22e Conférence régionale africaine d'Interpol se poursuivront à huis-clos. H. Y./APS