Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a reçu, hier à Alger, le président du mouvement tunisien Ennahdha, Rached Ghannouchi. A cette occasion, les deux parties ont exprimé leur satisfaction à l'égard de l'évolution des relations algéro-tunisiennes notamment aux plans économique et sécuritaire au service des intérêts des deux pays frères et de la stabilité de la région. La rencontre a permis également de procéder à une évaluation de la situation dans les pays arabes et musulmans à la lumière des derniers développements et les efforts consentis pour le succès de la période de transition en Tunisie. Cette audience s'est déroulée en présence du Premier ministre, Abdelmalek Sellal. En recevant le président du mouvement tunisien Ennahda, le président Bouteflika renoue avec un exercice qu'il apprécie depuis bien des années. C'est également le signe qu'il a repris les commandes du pays de manière directe. En effet, et depuis jeudi dernier, le président de la République a multiplié les audiences recevant M. Sellal, le Chef d'Etat-major l'Armée nationale populaire (ANP), le général de corps d'armée, Ahmed Gaïd Salah, et le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, qui ont présenté, chacun dans le domaine qui le concerne, un rapport exhaustif sur la situation prévalant dans le pays -dans le monde, pour M. Medelci- et l'évolution des différents dossiers. En fait, les réunions étaient des séances de travail qui abordaient les questions d'actualité par ordre de priorité. M. Bouteflika a ainsi reçu, lundi dernier, le Premier ministre avec lequel il a poursuivi ses consultations entamées jeudi dernier. Le chef de l'Etat s'est notamment enquis des conditions de déroulement de la rentrée sociale et scolaire et des autres activités gouvernementales et a donné des directives précises pour la réussite de ces activités. Le même jour, le Président a reçu le général Gaïd Salah qui lui avait déjà remis lors de la précédente séance de travail un compte-rendu sur la situation sécuritaire en Algérie et les activités des forces armées notamment aux frontières Sud et Est du pays. M. Bouteflika reverra le lendemain le chef d'Etat-major de l'ANP pour lui donner des orientations pour le renforcement des moyens et des efforts pour sécuriser les frontières algériennes. Au-delà du renforcement des relations entre l'Algérie et la Tunisie, la rencontre avec M. Ghannouchi s'inscrit vraisemblablement dans le cadre de la coopération pour la sécurisation des frontières entre les deux pays. Ainsi, ces réunions de travail ont permis au chef de l'Etat de faire le point de la situation dans le pays, la région et le monde, de formuler des orientations, de donner des directives et, surtout, de prendre des décisions de première importance concernant des changements dans les structures et les institutions de l'Etat. A. E.