Photo : APS Par Faouzia Ababsa La décision qui devait être prise lors de la tenue du conseil national, instance entre deux congrès, a été avancée. Le secrétaire général du FLN n'a donc pas attendu cette rencontre. Pas plus qu'il n'a attendu que Abdelaziz Bouteflika exprime son intention de briguer un troisième mandat. L'après-révision de la Constitution a fait reprendre du poil de la bête à l'ex-parti unique, lequel, depuis quelque temps, devance les événements. Hier, la commission de coordination du FLN (instance consultative, dont c'est la première réunion depuis «le congrès rassembleur») a fait jouer l'applaudimètre à l'annonce par Belkhadem de la décision de présenter le président d'honneur du parti comme candidat à la prochaine présidentielle. Une décision qu'il fera entériner par ses pairs de l'Alliance le 30 novembre. Ce sera, bien sûr, une simple formalité en ce sens qu'Ahmed Ouyahia et Bouguerra Soltani se sont déjà prononcés sur la question. En fait, la détermination du FLN n'était une surprise pour personne. Il y a deux ans, lorsqu'il appelait à la révision de la Constitution, son secrétaire général n'avait pas été par quatre chemins pour dévoiler l'intention du parti de soutenir un troisième mandat pour le président de la République, pour peu que sa proposition d'abroger la limitation des mandats soit prise en considération. Il a devancé les événements en présentant son propre projet de révision de la loi mère du pays et en le transmettant au chef de l'Etat. Et la révision fut. Ceux qui en doutaient en ont eu pour leur argent, semblait dire hier Abdelaziz Belkhadem qui présidait à l'hôtel Riadh de Sidi Fredj la commission de coordination (composée de tous les maires FLN d'Alger, des présidents d'APC FLN des chefs-lieux de wilaya, des membres des bureaux des groupes parlementaires du Sénat et de l'APN, des mouhafadhs et des membres des commissions de transition, des présidents d'APW des chefs-lieux de wilaya, ainsi que des ministres du parti et du secrétariat de l'instance exécutive). L'objectif de la réunion d'hier se résumait en la transmission des orientations politiques mais aussi organiques en vue de redynamiser les activités du parti. «Il ne faut pas que ce soit conjoncturel. L'activité du parti doit être menée de manière régulière. Il faut continuer à construire le parti, le redynamiser», a déclaré Belkhadem, invitant les cadres du FLN à revenir aux bonnes vieilles méthodes et autres traditions que sont les réunions de cellule, les cycles de formation. Il les exhortera à reprendre les campagnes d'adhésion, à se rapprocher des préoccupations de la population, à rester à l'écoute de ses doléances en vue de faire des propositions qui pourraient, selon lui, aider les parlementaires à initier des projets de loi. Concernant la présidentielle prochaine, M. Belkhadem demandera à ses camarades de «mettre le paquet» en termes de sensibilisation pour faire en sorte d'augmenter le taux de participation des citoyens par rapport aux précédentes élections qui se sont avérées être un véritable camouflet. Le secrétaire général du FLN n'en démord pas de reprendre le contrôle des organisations de masse. Aussi a-t-il demandé à l'assistance de renforcer la présence des militants en leur sein (ONM, UGTA, UNFA…). L'orateur aura des piques à l'adresse notamment du RCD, sans le citer, lequel a demandé que le FLN soit mis au musée. Belkhadem mettra en évidence les réalisations de son parti (Etat). Et comme pour signifier «nous y sommes, nous y restons», il affirmera que le Front de libération nationale continuera à conduire la vie politique du pays. Il semblerait que la machine FLN se soit emballée. Et pour qu'elle atteigne sa vitesse de croisière, son secrétaire général instruira les présents de se mettre aux nouvelles technologies de l'information. Notamment pour mener à bien l'opération d'adhésion et pour le battage médiatique en vue de la campagne électorale.