Par Randa Aoussat La saturation du site d'inscription de l'Agence nationale de l'amélioration et le développement du logement (Aadl), lancé lundi dernier, a mis à rude épreuve les nerfs des souscripteurs. Beaucoup ont peiné à s'inscrire. Même les plus flegmatiques ont dû insister à plusieurs reprises. Il leur a fallu de longues heures pour enregistrer, enfin, leur formulaire et recevoir leur numéro d'enregistrement. Les cybercafés ont été pris d'assaut dès les premières heures de la matinée et n'ont pas désemplis tout au long de la journée. Des policiers ont même été appelés à la rescousse dans certains cybercafés pour organiser les files d'attentes et calmer les esprits surchauffés par la longue attente, les problèmes de connexion et le blocage du site qui faisait prolonger encore plus l'attente. Selon le directeur général de l'Agence, Lyes Benidir, le premier jour de l'opération de souscription, le site a enregistré 9 millions de consultations. Le second jour à connu un afflux moins important, soit 6 millions de visites. «Le site électronique (inscription.aadl.dz) mis à la disposition des citoyens pour s'inscrire en ligne ne connaît pas de bug ou de blocage, mais il souffre d'une surcharge due à la forte sollicitation des citoyens», a expliqué à l'APS M. Benidir. Ainsi, il estime que la procédure se déroule dans de bonnes conditions et qu'il est normal qu'il y ait une surcharge. Mais il affirme qu'il ne s'agit pas de saturation. Pour ce qui est des difficultés des souscripteurs à accéder au site, le même responsable a indiqué que plusieurs cybercafés et ménages disposent d'un débit à l'Internet lent, conseillant aux souscripteurs d'utiliser une connexion à haut débit. Il renchérit avoir relevé une personne qui s'est inscrite 14 fois en une demi-heure, ce qui, selon lui, prouve que le site fonctionne quand la connexion est de bonne qualité et d'un débit appréciable. Il convient de rappeler que l'Agence a eu recours à l'inscription électronique dans le but de faciliter l'enregistrement et d'éviter aux demandeurs de logements le déplacement et l'attente devant l'immeuble de l'Aadl, avec tous les désagréments que cela implique. Hier, la même affluence a été constatée mais avec moins de problèmes et soucis techniques au niveau de la capitale. Certains gérants de cybercafés ont proposé aux souscripteurs de laisser leurs renseignements personnels nécessaires et de revenir le lendemain récupérer leur accusé de réception. Cette offre a eu un écho favorable de la part de la clientèle, même si elle était monnayée, le prix de la prestation pouvant aller jusqu'à 200 dinars. De ce fait, les longues files d'attente et l'encombrement des cybercafés, se font de moins en moins importants grâce à cette «astuce», bien que les problèmes techniques continuent de jouer avec les nerfs des utilisateurs. Caractères chahutés, cases et rubriques décalées, formulaire paru à l'envers sur l'écran de l'ordinateur sont les principaux problèmes techniques rencontrés par les différents souscripteurs auxquels s'ajoutent le blocage du site, la difficulté du téléchargement de la déclaration sur l'honneur ou de l'accusé de réception. Mais malgré tous ces écueils, 179 761 demandes ont été enregistrées jusqu'à la fin de la journée de mardi dernier, selon un bilan de l'Aadl. Un chiffre dérisoire par rapport au nombre de visiteurs qui a atteint les 15 millions les deux premiers jours. Par ailleurs, le directeur général de l'Agence juge qu'avec plus de 103 000 inscrits entre 8h et 18h au premier jour, cela dénote que le système mis en place fonctionne bien. Il a précisé aussi que l'opération d'inscriptions débute à 8h et s'arrête à 18h. Passé cette heure, le site est fermé afin de permettre aux agents de l'Aadl de recenser les candidats inscrits de manière à traiter les dossiers selon l'ordre chronologique d'inscription. A cet effet, M. Benidir a indiqué que toutes «les dispositions techniques ont été prises par l'Aadl afin d'assurer la bonne marche de l'opération», précisant que le site Internet est hébergé au niveau du Centre de recherche sur l'information scientifique et technique (Cerist). A ce propos, une responsable de la division réseau au Cerist a indiqué que l'Algérie accuse un déficit en matière d'infrastructures d'hébergement de sites web. «Il y a un manque flagrant en matière d'infrastructures d'hébergement en Algérie dans la mesure où l'hébergeur doit disposer de sa propre structure d'hébergement, ce qui nécessite des moyens pour avoir sa propre infrastructure» déplore-t-elle. Pour cette responsable, une réelle infrastructure d'hébergement exige notamment de «disposer de compétences requises et une certaine technicité pour la maîtrise de cette technologie». Elle annonce «qu'actuellement et malheureusement, l'Algérie n'est pas au stade du développement d'infrastructures et de compétences mais, plutôt, au stade d'utilisation des infrastructures existantes, lesquelles sont pour la plupart hébergées à l'étranger», avait-elle observé. Selon la même responsable, au niveau national, 700 sites web sont hébergés jusqu'à présent au niveau du Cerist. Ils appartiennent aux institutions, entités commerciales ou aux associations agréées. Pour encourager la création du nom de domaine «DZ», le Cerist a fait en sorte, depuis 2008, que les enregistrements en «DZ» soient gratuits. R. A.
À propos des logements AADL Les logements location-vente sont destinés, principalement, aux cadres moyens qui ont un salaire ne dépassant pas 6 fois le Snmg (108 000 DA) et ne pouvant pas bénéficier d'un logement social ou d'un logement public promotionnel. Le nouveau programme Aadl dégagé par le gouvernement pour une certaine catégorie sociale porte sur la réalisation de 150 000 logements en 2013 et 2014. Ce programme a pour priorité les souscripteurs de 2001 et 2002.