Pour dire l'intérêt accordé par les pouvoirs publics et plus particulièrement de son secteur quant à la réalisation d'infrastructures sportives, le ministre de la Jeunesse et des Sports, Mohamed Tehmi, était-il vraiment conscient des propos tenus au micro d'une consœur de la Radio nationale en déclarant qu'une grande partie des projets du quinquennat 2009/2014 sera entamée au plus tard «début 2014» alors que lesdits projets étaient censés être livrés avant la fin du mandat présidentiel. Ce n'est donc pas en énumérant la réalisation future de 150 aires de jeu, 60 complexes de proximité, 50 piscines olympiques et semi-olympiques, 40 salles spécialisées, 30 salles polyvalentes, 10 camps de jeunes qui multiplieraient les conditions d'accueil durant tous types de manifestations, 100 engazonnements sur l'ensemble du territoire, 1 vélodrome (couvert) à Mascara, 1 école régionale olympique, 3 stades d'athlétisme, 3 pistes d'athlétismes, 3 stades de 2 000 places, 3 lycées sportifs que le ministre convaincra les milliers de jeunes dont les prédispositions à une activité sportive de haut niveau sont régulièrement bridées depuis ces vingt dernières années. M. Tahmi a vraisemblablement oublié que les grands commis de l'Etat, autrement dit les ministres se suivent et se ressemblent, détenant l'art de tirer des plans sur la comète pour laisser, c'est une quasi règle, à leur successeur un terrain aride. Sinon comment expliquer qu'après les performances phénoménales notamment d'athlètes comme Morsli, Boulmerka, Saïd Guerni, Benida Mered, le pays en reste encore à lancer dans l'urgence, une urgence qui n'en est pas en fait, la réalisation d'infrastructures qui sortiraient de leur torpeur toutes les disciplines sportives ? L'intérêt des instances sportives nationales n'est en général que pour le football et les compétitions nationales qui le font et ensuite de manière particulière pour la sélection nationale et pour cause la notoriété que celle-ci capitalise pour le pays. Par ailleurs, dans cet ordre d'idées, l'article 29 – alinéa 2 de la loi 12-06 relative aux associations et réputée arbitrairement à l'activité sportive par les médias alors qu'elle n'est en fait qu'un relais subsidiaire à celle-ci en attendant la promulgation de la loi 13-06 quoi que les infrastructures qui constituent et demeurent le seul socle au développement de toute discipline n'y est traité que de manière superfétatoire, constitue un véritable pied-de-nez à la réalité. Dans cette disposition de la loi 12-06, il est dit entre autres «…les ressources des associations sont constituées par : …les revenus liés à leur activité associative et leur patrimoine». Or, au moment où d'historiques associations sportives nationales ont les plus grandes difficultés à «trouver» un espace où entraîner leurs troupes, qui s'aventurerait à dire que ces mêmes associations disposeraient d'un patrimoine et encore moins de revenus qui leur permettraient au minimum de financer les actes parmi les plus ordinaires liées auxdites activités : transport, douches, encas, etc. ? Conscient du gâchis, le ministre de la Jeunesse et des Sports évoque lors d'une de ses visites de travail «une régression considérable du sport algérien au triple plan national, régional et international.» Néanmoins cette régression est, par un superbe raccourci, imputée aux dysfonctionnements des fédérations et au Comité olympique national, estimant ainsi et dans la foulée que la loi du 31 juillet dernier allait sauter aussi bien les obstacles qu'autres verrous. Bien entendu pour qu'une loi soit applicable dans ses généralités, il en est obligatoirement attendu des textes d'application. Pour le ministre, toujours au micro de notre consœur de la radio, «les textes d'application sont prêts et ils seront rendus publics dans les jours à venir». Autrement dit, l'année 2014 va se caractériser par l'ouverture d'un grand chantier national à tous les niveaux, qu'il s'agisse des voies et procédures pour la matérialisation dans les détails du texte de loi que sur le terrain de la pratique sportive ou encore plus technique des réalisations. En somme un texte qui va remettre sur les rails l'Algérie et que nos concitoyens auront à juger sur pièces, performances internationales s'entend, au cours des années à venir. A. L.