Le gouvernement syrien a remis l'inventaire attendu de son arsenal chimique à l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (Oiac). La remise s'est faite dans le délai imparti par l'accord russo-américain du 14 septembre, confirmant le sérieux de l'engagement de Damas que les médias occidentaux tentent de remettre en cause. L'accord de Genève, élaboré tandis que Washington n'a pas arrêté de menacer la Syrie de frappes militaires, stipule que l'arsenal chimique de Damas doit être détruit d'ici la fin du premier semestre 2014. Cet accord, ainsi que la remise de l'inventaire par les Syriens, ne semblent pas cependant mettre fin aux velléités agressives des occidentaux. Les tractations diplomatiques continuent dans l'objectif de l'adoption d'une résolution contraignante à l'ONU visant la Syrie. Les Occidentaux sont plus intéressés par le fameux le chapitre VII de la Charte des Nations unies, qui prévoit des mesures coercitives allant de sanctions économiques à l'usage de la force militaires, en cas de non-respect par la Syrie de ses engagements. La Russie s'oppose à une telle résolution voulue par des occidentaux particulièrement va-en guerre. Ainsi donc l'adoption d'une résolution semble exclue tant que le Conseil exécutif de l'Oiac n'a pas débattu de la question de la destruction des armes chimiques. D'autres acteurs indirects de la crise sont porteurs de solutions d'espoirs. La Chine, membre permanent du Conseil de sécurité, a réclamé une mise en œuvre rapide de l'accord sur la destruction des armes tout en exprimant le souhait d'une solution politique à la crise. Et le président iranien Hassan Rohani a affirmé que son gouvernement était prêt à aider à faciliter le dialogue entre le gouvernement syrien et l'opposition. Un discours qui tranche avec l'agressivité des Occidentaux. Ces derniers n'ont de cesse d'accuser le régime syrien, qui dément catégoriquement, d'avoir mené cette attaque à l'arme chimique. Sur la même ligne, la coalition de l'opposition syrienne a rejeté la proposition de l'Iran d'opter pour un dialogue entre les rebelles et Damas. Ce qui en dit long sur les intentions de l'opposition et son indépendance. Sur le terrain, quinze personnes, dont deux femmes et un enfant, ont été tuées par balle et à l'arme blanche dans une opération contre un village sunnite du centre de la Syrie, selon le fameux Observatoire syrien des droits de l'Homme (Osdh). L'attaque, menée vendredi, a visé le village de Cheikh Hadid dans la province de Hama, a précisé l'ONG basée à Londres. Par ailleurs, l'Osdh a indiqué que l'Armée syrienne libre (ASL-bras armé de l'opposition) et les djihadistes de l'Etat islamique d'Irak et du Levant (Eiil) avaient procédé à un échange de prisonniers à Azaz, ville du nord-ouest de la Syrie, conformément à un «accord de trêve» qui aurait été conclu vendredi. Mercredi, l'Aiil a pris cette ville à l'ALS, confirmant les tensions à l'intérieur de la nébuleuse des rebelles. La tragédie syrienne continue. M.B./Agences