Le grand réalisateur et producteur américain Oliver Stone est officiellement le producteur exécutif du film Emir Abdelkader, a annoncé Mustapha Orif, directeur général de l'Agence algérienne pour le rayonnement culturel (Aarc). A l'occasion de la conférence de presse qu'il a animée, hier au siège de l'agence, aux côtés du réalisateur américain Charles Burnett et Philip Diaz, coproducteur et directeur de Cinéma Libre Studio et producteur. Lors de cette conférence, d'emblée Mustapha Orif a souligné que le film va contribuer à diffuser «la grande personnalité de l'émir Abdelkader, en tant qu'homme d'Etat, homme de culture et en tant que résistant au colonialisme français». Il s'agit en fait de faire un film qui aura un grand retentissement au niveau international pour diffuser le personnage historique algérien qui a été surnommé par les médias américains «le George Washington algérien» précise le représentant de la coproduction algérienne. Pour sa part Philip Diaz, directeur de Cinéma Libre Studio et coproducteur du film, a souligné qu'il s'est «engagé dans ce projet, car je considère qu'il n'y a pas de film plus important aujourd'hui à faire, que de porter le message de l'émir Abdelkader. Il était important de porter le message de l'émir Abdelkader, un grand leader religieux musulman, apôtre de la tolérance et porteur d'un message politique extrêmement visionnaire qui trouve son écho dans le contexte géopolitique actuel». Philip Diaz a estimé, à cet effet, qu'il n'y avait pas dans le contexte actuel mondial miné par les extrémismes de tout bord, de message plus important que celui porté par le message de l'émir Abdelkader qui prône le triomphe des principes humanitaires, à l'instar de son geste de sauver les chrétiens en Syrie. Egalement coscénariste avec Zaim Khenclaoui, Philip Diaz a confié que la démarche esthétique du film est de privilégier le sens profond du parcours de l'émir que celui d'un film de grand spectacle. Pour cela, l'équipe de production travaille depuis deux années à l'élaboration du scénario qui porte sur l'aspect moderne de l'émir, pour que sa pensée puisse être comprise et accessible au plus grand nombre de spectateurs. A ce sujet Mustapha Orif a souligné concernant le scénario, qui a été finalisé au bout de la 8e version, qu'il «fallait absolument faire une grande épopée avec un film à grand spectacle mais porté par une écriture au sens profond». Pour cela des techniques modernes d'écriture ont été utilisées afin de captiver le plus large public au niveau international et qu'il se sente concerné par le message du père fondateur de l'Etat moderne algérien. Quant au réalisateur américain Charles Burnett, reconnu sur la scène internationale en tant que réalisateur profondément engagé, il a confié aux présents sa fierté d'être choisi pour la réalisation de ce film en soulignant que «fasciné par l'esprit de tolérance de l'émir Abdelkader, il était important pour moi de changer la perception de la religion musulmane dans le monde, car aujourd'hui à l'exemple de ce qui se passe aux Etats-Unis, il existe une situation politique et culturelle intolérable à cause des fondamentalistes chrétiens qui disent des choses épouvantables sur l'islam et les arabes». Concernant le budget et le casting de cette superproduction, Mustapha Orif a souligné que les tractations sont toujours en cours et qu'il révélerait la liste du casting une fois que les contrats seront finalisés. Il ajoutera à propos du budget que «c'est un budget important à la mesure de la personnalité de l'émir Abdelkader mais que ce budget reste raisonnable en comparaison de certaines super productions internationales». Le tournage du film se déroulera principalement dans l'ouest algérien. La durée du tournage est prévue pour 18 semaines avec trois équipes, dont l'une sera exclusivement consacrée aux scènes des batailles. Le tour de manivelle est prévu pour le mois de novembre prochain et le dernier clap probablement pour le mois de février a également annoncé le coproducteur algérien. Mustapha Orif a également mis en exergue le fait que le lancement de cette superproduction illustre également la volonté des autorités algériennes pour la relance de l'industrie cinématographique en Algérie. C'est dans cet esprit, que dans les différents maillons de la chaîne, de la production à la postproduction, en passant par la réalisation, chaque partenaire étranger a une clause dans son contrat pour être assisté par un Algérien afin que cela serve de formation pour les jeunes. S. B.