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L'ONU face à ses responsabilités dans les crises de l'humanité
Incapable d'appliquer et de faire respecter le droit international par tous
Publié dans La Tribune le 23 - 09 - 2013

Soixante-huit ans après sa création, l'ONU est à l'heure des bilans de l'œuvre pour laquelle elle a été fondée: la paix dans le monde, le développement social et économique de l'humanité et la coopération mondiale. Dans son énoncé, la Charte de l'ONU promet un monde meilleur pour toute l'humanité sans distinction de race, de langue, de religion. Mais dans les faits, c'est la loi du plus fort qui est imposée au reste du monde. Selon Wikipedia, «l'ONU n'est pas un gouvernement mondial et ne légifère donc pas. Cependant, ses résolutions donnent une légitimité aux interventions des Etats et sont de plus en plus appliquées dans le droit national et international. Toutes ces actions se pérennisent au travers de la signature de traités ou conventions internationaux entre les nations». Pourtant, les décisions du Conseil de sécurité et ses résolutions qui s'apparentent à une forme de légifération, sont imposées à tous en fonction des intérêts des puissances qui dominent le conseil des Cinq. Le droit international est défini par le Conseil de sécurité et a force de loi mais qui s'applique avec deux poids deux mesures. Cette injustice a fini par discréditer l'ONU aux yeux des peuples qui considèrent
l'organisation onusienne comme une antichambre de l'administration américaine qui domine le monde de fait.
Hier, s'est ouverte la 68e session de l'Assemblée générale de l'ONU à laquelle prennent part tous les Etats membres. Près de 200 dirigeants passeront en revue les points chauds du globe, en priorité la Syrie, et évalueront les progrès du désarmement ou de la lutte contre la pauvreté. Cette session intervient dans un contexte de crise globale où les conflits régionaux s'intensifient, où l'économie est au ralenti, où le climat est perturbé par l'activité industrielle nuisible et où la pauvreté et la misère livrent l'humanité à un avenir incertain. Cette situation est générée par un ordre mondial injuste, égoïste et ségrégationniste. Les richesses de l'humanité de nature à permettre à la majorité des humains de réaliser leurs rêves de développement économique et social, sont détenues par 1% de l'humanité.
Cette minorité est responsable de tous les problèmes de la planète.
La première journée de cette 68e session, est essentiellement consacrée à des réunions à haut niveau sur les moyens de réaliser les objectifs de développement durable fixés par l'ONU. Ces objectifs définis depuis des années, n'ont jamais été atteints et le sous-développement s'étend partout et touche de plus en plus de régions dans le monde en raison de la conjugaison d'une somme de facteurs liés aux guerres, aux conditions climatiques, aux pillages des richesses par les puissances mondiales. En 2000, l'ONU s'était fixée comme Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) de réduire la pauvreté et d'améliorer l'accès aux soins, à l'eau et à l'éducation sur la planète, avec 2015 pour première échéance. Le Secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon devait faire, hier, le point des progrès accomplis et encourager chefs d'Etat et ministres à redoubler d'efforts. Selon un récent rapport d'étape de l'ONU, qualifié de «mitigé» par M. Ban, l'aide publique au développement a baissé l'an dernier pour la deuxième année consécutive sous l'effet de la crise économique et les médicaments essentiels sont toujours trop chers dans les pays en développement.

L'ONU fait plus la guerre que la paix
Là où il y a des guerres, l'ONU peine à intervenir pour imposer la paix. Là où il y a la paix et la stabilité, l'ONU autorise la guerre. C'est le cas en Irak, en Afghanistan et en Syrie. Le cas de l'Irak est le plus édifiant. Après avoir détruit les institutions du pays, ravagé l'économie non sans arracher des contrats juteux pour l'exploitation des hydrocarbures, les Etats-Unis ont quitté l'Irak pour le livrer à un pouvoir incapable de gérer la situation et à des groupes armés qui opèrent une véritable épuration confessionnelle. Sunnites et chiites
s'affrontent quotidiennement et s'entretuent. La vie humaine en Irak n'a plus aucun sens ni valeur. Grâce à l'ONU, la guerre civile s'est installée en Irak pour longtemps.
La mission de l'ONU en Irak a lancé dimanche dernier une mise en garde contre une spirale «infernale» de représailles entre sunnites et chiites après un attentat la veille qui a fait 73 morts à Baghdad.
L'attentat-suicide, dans lequel quelque 200 personnes ont également été blessées, a frappé les participants à des funérailles à Sadr City, un quartier chiite de la capitale. Les attentats visant des civils sunnites ou chiites se sont multipliés ces derniers mois, faisant craindre une reprise de la guerre confessionnelle qui avait ensanglanté le pays, notamment en 2006-2007. Le représentant adjoint de l'ONU en Irak, Gyorgy Busztin, a condamné l'attaque et appelé les autorités à «faire tout leur possible pour mettre fin à ce cycle infernal de violences».
«Les représailles ne peuvent qu'entraîner de nouvelles violences, et il est de la responsabilité des dirigeants de prendre des mesures fermes pour éviter que la violence empire», a souligné M. Busztin dans un communiqué. «Les responsables de ce crime horrible
cherchent à fomenter la violence confessionnelle et l'instabilité», avait déploré pour sa part samedi dernier le président du Parlement irakien et principale figure politique sunnite du pays, Oussama al-Noujaifi. Au total, 91 personnes ont été tuées samedi dernier en Irak, le deuxième jour le plus sanglant de l'année. Ceci porte à près de 570 le nombre de personnes tuées dans des attentats depuis le début du mois, et à plus de 4 400 le nombre de celles tuées depuis le début de l'année. Près de 500 attentats à la voiture piégée ont eu lieu en Irak, dont la moitié à Baghdad, depuis le début de l'année, indique-t-on de source diplomatique occidentale. A ce chiffre il faut rajouter une centaine de kamikazes qui se sont fait exploser au volant de voitures piégées, et environ 70 kamikazes à pied. Depuis plusieurs mois, des groupes liés aux extrémistes sunnites d'Al Qaïda s'attaquent à des mosquées, des marchés et même des
terrains de football fréquentés par la communauté chiite. Des attentats visant les sunnites commencent également à se multiplier, et l'ONU a fait état de plus en plus de cas de déplacements forcés de populations, apeurées par les attentats. Les autorités assurent que les opérations menées contre les insurgés donnent des résultats, et ont annoncé l'arrestation de centaines de combattants et la mort de dizaines d'autres. Mais les critiques se poursuivent à l'égard du gouvernement, à majorité chiite, accusé de recourir à la manière forte en procédant à des arrestations massives et arbitraires parmi la population sunnite, et en maltraitant les prisonniers. Selon des analystes, cette colère est le terreau du recrutement des groupes insurgés.

Nucléaire iranien, nœud gordien des conflits au Moyen-Orient
Le règlement de la crise du nucléaire iranien est la clé des tensions et conflits chroniques au Moyen-Orient, du moins, les crises syrienne et irakienne. Le président iranien est à New York pour défendre le droit de son pays à l'acquisition de la technologie nucléaire pour un usage civil. Hassan Rohani a réaffirmé dimanche dernier le droit de son pays à enrichir de l'uranium sur son sol, à la veille de son départ pour l'Assemblée générale de l'ONU où cette question sera au centre des discussions internationales. «Le peuple iranien veut se développer et ne cherche pas à fabriquer l'arme atomique», a-t-il martelé, alors que les grandes puissances occidentales soupçonnent l'Iran de vouloir se doter de l'arme nucléaire sous couvert de son programme civil. Mais, a-t-il dit lors d'un discours à l'occasion du défilé annuel des forces armées, «l'Occident doit accepter tous les droits de la nation iranienne, notamment les droits nucléaires et à l'enrichissement d'uranium en territoire iranien dans le cadre des règles internationales». L'Agence internationale de l'énergie atomique (Aiea) avait indiqué fin août que l'Iran continuait à augmenter sa capacité d'enrichissement. Les Occidentaux craignent que l'Iran puisse ainsi plus facilement produire de l'uranium enrichi à un niveau de pureté nécessaire pour fabriquer l'arme nucléaire (90%). «S'ils
(les Occidentaux) acceptent ces droits, le peuple iranien (...) est prêt à coopérer et nous pouvons tous ensemble régler les problèmes de la région et même du monde», a ajouté M. Rohani, considéré comme un modéré. Le nouveau président iranien avait été chef des négociateurs sur le dossier nucléaire au début des années 2000.
A l'époque, il avait accepté la suspension de l'enrichissement d'uranium, un programme relancé en 2005 par Mahmoud Ahmadinejad. Rohani doit prononcer demain un discours très attendu à l'Assemblée générale des Nations unies. Ce sera la première grande sortie internationale du nouveau président, alors que le Conseil de sécurité de l'ONU a voté six résolutions, dont quatre assorties de sanctions, pour contraindre Téhéran à suspendre certaines activités nucléaires. Il doit aussi rencontrer le président français François Hollande, et n'a pas exclu de s'entretenir avec le président américain Barack Obama, même si Washington a précisé qu'aucune rencontre n'était prévue à l'heure actuelle. Une telle rencontre à ce niveau serait une première depuis la Révolution islamique de 1979.
Le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, est déjà à New York. Il doit s'entretenir avec ses homologues français et britannique et la chef de la diplomatie de l'Union européenne, Catherine Ashton, pour relancer les discussions avec les grandes puissances du groupe 5+1 (Chine, Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Russie et Allemagne), interrompues depuis début avril. L'Iran «est prêt au dialogue avec l'Occident à condition qu'il n'y ait pas de pré-condition», a répété Hassan Rohani, qui a souhaité depuis son élection le 14 juin une reprise rapide des négociations nucléaires avec le groupe 5+1. Les Etats-Unis et leurs alliés ont pris bonne note du souhait iranien de renouer le dialogue, mais restent sceptiques. Washington a jugé que les déclarations de M. Rohani n'étaient «pas suffisantes» et demandé «des actes» à l'Iran. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a appelé de son côté le monde à ne pas «se laisser duper» par les déclarations apaisantes du président iranien. Hassan Rohani a également dénoncé les menaces proférées par Barack Obama sur une possible action militaire si la diplomatie et les sanctions ne résolvaient pas la crise nucléaire. «Vous ne pouvez pas utiliser le langage de la force et des sanctions» avec l'Iran, a-t-il lancé à l'adresse du président américain. «On ne peut pas utiliser la logique de la guerre et de la diplomatie en même temps», a-t-il dit, soulignant que l'Iran était prêt à résister «avec détermination» à toute agression. Pour souligner son propos, les forces armées ont présenté 30 missiles balistiques d'une portée annoncée de 2 000 km lors du défilé militaire, organisé au sud de Téhéran. Ces missiles «Sejil» (cailloux envoyés par Dieu) et «Ghadr» (Puissances) sont théoriquement capables d'atteindre Israël, principal ennemi régional de Téhéran, et les bases américaines
dans la région. Les déclarations de M. Rohani interviennent à la veille de la prise de contrôle par Téhéran de la centrale civile de Bouchehr, construite par les Russes dans le sud de l'Iran et qui se trouve sous le contrôle de l'Aiea. Selon les autorités iraniennes, les négociations avec les Russes sur la construction d'une seconde centrale sur le site ont «bien avancé».
Sur ce dossier épineux, l'ONU semble être sinon impuissante, du moins alignée sur les positions guerrières de l'Occident et d'Israël. A ce titre, telle qu'elle fonctionne, l'ONU ne peut jouer le rôle de l'arbitre impartial. C'est pour cette raison affichée et manifeste que la majorité des Etats membres de l'ONU appellent à des réformes approfondies pour doter l'Assemblée générale de prérogatives plus larges et réduire celles du Conseil de sécurité qui ne serait qu'un organe d'exécution des décisions prisent par l'Assemblée générale. L'avenir de l'ONU passe de plus en plus par une réforme en profondeur de son fonctionnement. Jusqu'à maintenant, elle fut repoussée, mais le problème du budget, en particulier de sa dette, et celui du fonctionnement du Conseil de sécurité avec l'arrivée de nouveaux membres permanents et l'extension de son domaine de compétence, deviennent de plus en plus pressants. Durant son mandat, l'ancien secrétaire général, Kofi Annan, a commandé de nombreuses études sur les voies à suivre pour réformer l'organisation. Mais, par manque de consensus au sein des membres permanents du Conseil de sécurité, elles sont pour l'instant restées lettre morte. En
particulier, John R. Bolton, représentant permanent des Etats-Unis en août 2005, soutient une position ne faisant pas l'unanimité et gèle ainsi les possibilités de réforme. Le 7 mars 2006, le SG de l'ONU a proposé, dans un rapport à l'Assemblée générale, aux Etats membres une vaste réforme de l'administration de l'ONU, attendue par les dirigeants mondiaux après que l'Organisation eut été secouée par une série de scandales. M. Annan a présenté une série de mesures allant de la délocalisation de certains services au renforcement du système de passation des marchés. Celui-ci a été ces dernières années mis à mal par le scandale du programme «pétrole contre nourriture» de l'ONU en Irak et lorsqu'une enquête interne a découvert des pratiques contestables dans le secteur du maintien de la paix, ayant occasionné des dizaines de millions de dollars de pertes pour l'Organisation.
L'organisation s'est largement discréditée lors de drames récents : échec de la prévention et de la protection en 1994 au Rwanda lors du terrible génocide des Tutsis qui s'est soldé par 800 000 morts. Incapacité également de prévenir et de stopper les conflits en ex-Yougoslavie de 1991 à 1995, et particulièrement d'assurer la protection des enclaves musulmanes de Bosnie-Herzégovine. Le massacre de Srebrenica (juillet 1995), pour lequel la qualification de génocide est en débat, s'est déroulé dans l'incapacité des 400 Casques bleus néerlandais d'intervenir. Quant aux dossiers palestinien et sahraoui, l'ONU a montré ses limites et sa soumission aux visées des grandes puissances occidentales qui appliquent le droit international en fonction de leurs intérêts.
A. G.


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