Le président iranien Hassan Rohani s'est envolé hier pour l'Assemblée générale de l'ONU où il tentera de convaincre des Occidentaux sceptiques de la nature pacifique du programme nucléaire de Téhéran. M. Rohani, à la tête d'une importante délégation qui inclut le député de la minorité juive d'Iran, doit prononcer mardi à New York un discours très attendu. Ce sera sa première grande sortie internationale depuis on élection le 14 juin. Son séjour à l'ONU sera également l'occasion d'améliorer l'image de l'Iran, ternie par les déclarations chocs à la tribune de son prédécesseur, Mahmoud Ahmadinejad qui avait notamment nié l'holocauste et évoqué une conspiration dans les attentats du 11 septembre 2001. "Ces dernières années, certaines personnes ont malheureusement présenté différemment l'image de l'Iran, son amour pour la culture, sa civilisation pacifique et sa quête de progrès", a déclaré M. Rohani à la presse à son départ de Téhéran, selon l'agence Isna. Il a également dénoncé les sanctions internationales "inacceptables", qui étranglent l'économie iranienne. "Ceux qui ont opté pour ces sanctions ne vont pas réaliser leurs objectifs", a-t-il affirmé. Le Conseil de sécurité de l'ONU a voté six résolutions, dont quatre assorties de sanctions, pour contraindre Téhéran à suspendre certaines activités nucléaires, l'Occident soupçonnant que le programme nucléaire civil iranien dissimule une volonté de se doter de l'arme atomique. Elles ont été renforcées par un embargo financier et pétrolier des Etats-Unis et de l'Union européenne. "Au lieu de cette voie, ils (les Occidentaux) doivent en choisir une autre qui soit basée sur l'interaction, la négociation et l'entente", a-t-il dit. Le président iranien avait dirigé les négociations sur le dossier nucléaire au début des années 2000. À l'époque, il avait accepté la suspension de l'enrichissement d'uranium, un programme relancé en 2005 par Mahmoud Ahmadinejad. M. Rohani doit aussi participer à une réunion sur le désarmement et à une rencontre du mouvement des pays non-alignés (NAM), dont l'Iran assure la présidence tournante. Il doit notamment rencontrer les présidents français François Hollande, turc Abdullah Gül et autrichien Heinz Fischer, le Premier ministre espagnol Mariano Rajoy et le chef du gouvernement italien Enrico Letta, selon les médias iraniens. R. I./Agences Nom Adresse email