De notre correspondant à Constantine Nasser Hannachi
Le taux de suivi du débrayage enclenché hier par le conseil national autonome des professeurs du secondaire et du technique (Cnapest) était de l'ordre de 70% sur les 53 lycées que compte la wilaya. Certains établissements affichaient vers midi près de 90% dans les lycées techniques (Boussof, Ali-Mendjeli), tandis que d'autres totalisaient un pourcentage timide n'excédant pas les 40%. Cela a été le cas du lycée des sœurs Saadane. Toutefois, certains lycées n'ont pas adhéré à ce mouvement. On citera le lycée El Houria, au Coudiat. A cet effet, dira la coordinatrice du Cnapest, Melle Soualah Djamila, qui nous a fourni la fourchette globale, «nous allons étudier ces cas où la grève n'a pas marché. Pour l'heure, nous ne pouvons pas déduire grand-chose. D'ici l'après-midi nous en saurons davantage». Celle-ci a ajouté que la «grève est illimitée, jusqu'à satisfaction de nos requêtes à travers l'ouverture immédiate d'une porte de concertation et de dialogue». Mettant devant ses responsabilités le ministre de l'Education nationale, le conseil exige, selon elle, la réactivation des dossiers par l'actuel ministre de tutelle. «Nous voulons que M. Babahmed réactive les dossiers laissés en gestation qui pourtant étaient paraphés par son prédécesseur, M. Benbouzid, avec le consentement du Cnapest». Elle poursuit: «L'ex-ministre avait pourtant signé des PV relatifs surtout à la médecine du travail, à la prime du Sud et au volet du logement , mais les choses piétinent et les enseignants sont conscients du retard accusé dans le passage à l'acte concret pour persuader le corps des professeurs que la concrétisation de la plateforme de revendications antérieurement entérinée est à sa phase finale.» Il ne s'agit pas uniquement du statut particulier mais de diverses réclamations y compris la réintégration des enseignants radiés notamment «notre collègue de Bouira exclu illégalement d'un lycée à la suite d'une prise de bec avec le directeur», ajoute le conseil. Après que le secteur de l'éducation eut été consolé ces deux dernières années par de multiples sursauts d'ordre pécuniaire qui avaient fait consentement dans le milieu de l'éducation, le Cnapest reprend son bâton de pèlerin pour aplanir une situation qui, selon lui, a trop duré sans que les responsables du secteur ne daignent clore, malgré les multiples réunions, ce chapitre «socio professionnel» épluché. Le conseil autonome renferme plus de 2 000 adhérents à Constantine. Soit la force «syndicale» la plus significative dans cette région. En clair, les chiffres (contradictoires ou pas) annoncés par l'académie et le Cnapest sur le taux de suivi de la grève n'arrangent pas les élèves qui sont encore confrontés à cet éternel problème alors qu'ils viennent à peine de boucler un mois depuis la rentrée scolaire. N. H.