Poumon de la ville, cette villégiature préférée des Constantinois et autres passagers des villes limitrophes cumule béton et pollution. Son traitement tarde à venir quoique la sécurité ait repris ses droits après une décennie noire qui a dégradé et fait fuir les visiteurs. Djebel Ouahch, cette forêt envoutante où s'étendent des lacs attractifs quoique asséchés partiellement, a certes retrouvé sa sécurité. En veut pour preuve ces familles qui s'y rendent les week-ends en compagnie de leurs enfants. Du coup, l'attraction se fait timidement, le parc étant encore fermé. «Il y a quelques années cet espace nous était quasiment interdit à cause des évènements que l'on connait. Mais maintenant, comme vous voyez il y a des rondes effectuées par la Gendarmerie nationale ce qui nous rassure», témoigne un père de famille tapant dans le ballon en compagnie de son fils. Toutefois, sécurité ne rime pas forcément avec la prise en charge écologique du site. De fait, la plupart des citoyens dénoncent l'état délabré de cette ressource naturelle. Ordures de toutes sortes jonchent les herbes et les rares opérations de «dépollution» laissent la forêt lugubre. «On ne comprend toujours pas pourquoi les responsables locaux tardent à réhabiliter djebel Ouahch dès lors que toutes les mesures de sécurité s'y trouvent. Encore que les travaux de l'autoroute Est-Ouest ont suscité beaucoup de vigilances de la part des services de sécurité en contre bas du site», s'interroge des citoyens. La date du 5 juillet 2012, échéance fixée pour la réouverture de ce site, est largement dépassée. Le Cinquantenaire de l'indépendance aussi. Les responsables n'ont pas respecté le délai de réouverture du parc de djebel Ouahch situé sur les hauteurs de la ville. Pourtant, ce ne sont pas les promesses qui manquent ces derniers temps. Il y en a trop même. Servir la population en manque de ce genre d'espace de récréation est demeuré un leitmotiv pour les élus, mais sans que ceux-ci tiennent parole. Globalement, les lieux de villégiature semblent être livrés à eux-mêmes, si l'on exceptait la parcelle cédée sous contrat à un investisseur pour la réalisation du parc en question et dont les travaux sont à leurs finitions. Djebel Ouahch est scindé en deux parties complémentaires. L'une contenant une aire de jeu en réaménagement et l'autre une mini contrée verte. La formule appropriée était de réfléchir à un mariage entre ces deux fragments pour en faire un espace aux normes. Mais cela n'a pas eu lieu. Après diverses concertations lors des précédentes sessions de l'Assemblée de wilaya au terme desquelles l'ex wali avait rejeté une proposition de la session sortante jugée obsolète, d'autres idées étaient nées quant à la réhabilitation de cet espace mis à l'écart depuis une vingtaine d'années maintenant à cause de la décennie noire. Personne ne s'y rendait de peur d'être agressé. Les responsables en charge du secteur ne parviennent pas à sortir une feuille de route commune permettant l'engagement imminent des multiples œuvres dont la forêt a besoin pour se délester de ses points noirs, la pollution en premier. Pour sa part, la direction de la conservation des forêts avait délimité «ses biens» à prendre en charge en matière de reboisements et de repeuplement, selon la réglementation en vigueur conférant à cet organisme le droit de chapeauter et de veiller sur ce legs naturel, et ce, pour faciliter la tâche aux divers intervenants (APC, Hydraulique, assainissement, environnement …). Mais le panorama dans les bosquets est altéré ! La réserve biologique est trempée dans des amas de détritus. «Nous œuvrons à longueur d'années pour préserver la verdure. C'est notre mission principale. Quant aux altérations d'ordre écologique, cela relève des structures compétentes», indique un chef de service au niveau de la Conservation. Empruntant l'accès principal du site qui s'étend sur plus de 19 hectares, on est saisi d'emblée d'une fraîcheur qui éveille. Or, la chaussée dégradée vient rompre cette sensation et éclaire déjà sur l'engouement des responsables à réhabiliter le chemin en serpentin menant à cette villégiature trop prisée par les sportifs qui y viennent s'oxygéner. Entre multiples secteurs, la balle est échangée sur les responsabilités. Le plus gros est certes réalisé avec une aire d'une dizaine de jeux implantés au grand bonheur des enfants. «Il ne reste qu'à parfaire des finitions avant d'ouvrir le parc aux familles qui désormais pourraient faire profiter leurs enfants de loisirs et de détente», dira un gestionnaire. Néanmoins le parc est toujours barricadé et attend le jour J. Ce qui contraint la population à aller sur l'autre rive se détendre à El Meridj qui a été «aménagé» modestement pour accueillir les familles. Djebel Ouahch est ainsi fréquenté modestement, question de faire durer l'attente. N. H.