Le chemin menant vers Kef Lakehal est quasiment désert. Le site se trouvant en contrebas de la forêt de Djebel Ouahch est devenu la destination des camionneurs qui viennent, de jour comme de nuit, déverser tous genres de déchets, y compris les plus toxiques. Une décharge est née sur le bord de la route, dans l'impunité totale, à quelques centaines de mètres d'une unité de gardes communaux. L'accès au parc de Djebel Ouahch par l'entrée nord-est, ou par celle plus connue la Porte du Cèdre passe par une route en bon état. Une forêt d'une beauté insaisissable dévoile un lieu en délabrement. Des constructions en ruine et d'autres non achevées, ont été abandonnées depuis des années pour devenir des lieux de prédilection pour les délinquants. Des arbres sont abattus sans autorisation. Des terrains vagues envahis par les mauvaises herbes, ont remplacé les espaces réservés autrefois aux animaux et aux jeux. Au « parc » de Djebel Ouahch, il n'y a plus d'animaux ni de manèges. « Les rares bêtes qui sont restées en vie ont été transférées au parc naturel de Jijel, alors que les structures qui servaient pour les jeux ont été réformées », nous dira Boubekeur Saâda, directeur des domaines de la wilaya de Constantine, qui a brossé un tableau noir de la situation du parc lors de la dernière session de l'APW. Une situation qui n'a pas plu au wali de Constantine lors d'une visite effectuée depuis quelques mois dans la région. Les instructions données par le premier responsable de l'exécutif quant à l'aménagement du site et l'installation d'un poste de police, n'ont pas été respectées à ce jour. On ignore même l'autorité à laquelle incombe la responsablité de la sauvegarde d'un lieu abandonné à toutes sortes de vandalismes. Après les massacres connus durant la décennie noire, et qui ont poussé à la faillite l'ex-entreprise de gestion des infrastructures de loisirs de Constantine (EGILCO), peu d'investisseurs se sont aventurés dans une entreprise marquée par l'anarchie totale. « Des gens ont profité de la situation pour bâtir des locaux sans autorisation à l'intérieur du parc, du matériel a été volé et des équipements ont été détruits », rappelle le directeur des domaines qui cite les cas de ces deux entrepreneurs qui ont fini par résilier leurs contrats. L'expertise réalisée à la demande de la wilaya de Constantine par l'établissement du parc d'attractions de Ben Aknoun, a abouti à la nécessité de revoir toutes les structures pour préserver un site déjà menacé. L'avenir du parc de Djebel Ouahch repose sur l'urgence du rétablissement de la sécurité pour encourager les familles constantinoises à y revenir progressivement. Une décision est attendue de la part du wali après la visite présidentielle. Selon le directeur du patrimoine, la seconde étape sera la délocalisation de ceux qui se sont approprié illégalement des espaces à l'intérieur du parc, avant de penser à un quelconque aménagement du site. Ceci est une autre affaire.