C'est au cours d'une cérémonie solennelle en présence d'illustres personnalités, dont l'ambassadeur de France en Algérie, André Parant, monseigneur Paul Desfarges, évêque du diocèse de Constantine Hippone, ainsi que onze représentants d'ambassades étrangères que Abdelkader Bensalah, président du Conseil de la nation, représentant le président de la République à cet événement a inauguré, hier à Annaba, la basilique Saint-Augustin, complètement restaurée et rénovée après 32 mois de travaux confiés à une entreprise française spécialisée. L'importance de l'événement, sa symbolique et son impact sur les relations entre les religions a été souligné par le discours développé aussi bien par le président du Conseil de la nation que par tous ceux qui se sont succédé au micro, insistant sur la cohabitation pacifique entre les deux religions, la tolérance, la compréhension mutuelle et l'entraide entre les Hommes. Un discours rassembleur d'où avaient été bannis toute sorte de chauvinisme ou de rejet, bien au contraire, l'heure est à l'ouverture et à l'échange, à l'entraide, à la réalisation commune d'ouvrages qui peuvent servir toutes les communautés. La restauration de la basilique Saint-Augustin a été rendue possible grâce à un financement auquel tout le monde a participé. Les fonds nécessaires à cette entreprise ont été collectés des deux côtés de la Méditerranée. L'équivalent de 460 millions de dinars a été réuni par des sociétés algériennes et étrangères. Les travaux ont été confiés à une entreprise spécialisée qui a à son actif la restauration de la basilique Notre Dame de la Garde à Marseille ainsi que Notre Dame d'Afrique d'Alger. La basilique Saint-Augustin, plus qu'un lieu de culte, un monument élevé à la gloire de ce saint, docteur et père de l'Eglise Chrétienne, est une merveille architecturale où se solidarisent les arts musulman et chrétien pour donner naissance à une œuvre qui a vaincu les intolérances. La basilique, respectée parce que maison du Seigneur, musulmans et chrétiens sont pour une fois unis pour admirer ce joyau au-delà des différences et des confessions, comme pour prouver au monde que la cohabitation des deux grandes religions monothéistes n'est pas une vue de l'esprit et qu'elle est vécue dans l'amour d'un même Dieu, chacune selon ses rites, ses cérémoniels et sa liturgie propre. Cet événement unique en son genre puisque rayonnant sur toute la Chrétienté ne concerne pas seulement Annaba mais plus encore, il constitue une main tendue à l'Autre, il est l'expression de la tolérance même vis-à-vis de la religion chrétienne, de la compréhension juste de l'Islam, une exégèse qui ne souffre d'aucune opacité quant à la place réservée par notre religion aux autres. La basilique Saint-Augustin peut être le point de départ d'un dialogue entre les religions, un dialogue empreint de respect pour les non musulmans, c'est un monument ouvert pour tous, une maison de Dieu que tout le monde peut visiter et s'y recueillir. Elle pourrait devenir un lieu de pèlerinage pour tous les chrétiens du monde qui viendront marcher sur les traces de Saint- Augustin, ce saint homme, cet Algérien qui a montré la voie aux chrétiens du monde entier, la voie de Dieu, un Dieu unique pour tous. M. R.