Photo : Zoheïr Par Mekioussa Chekir Le président de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), Mohamed Abdelaziz, est attendu aujourd'hui à Bruxelles où il doit s'entretenir avec des responsables européens, dont la commissaire aux Relations extérieures et à la PEV, Mme Benita Ferrero-Waldner, de la situation au Sahara occidental, a rapporté hier l'APS, citant des sources diplomatiques sahraouies à Bruxelles. Il devrait également, selon les mêmes sources, être reçu par le président du Parlement européen, Hans-Gert Pöttering. Son récent déplacement à New York où il a rencontré le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, sera abordé lors d'une conférence de presse qu'il animera à Bruxelles. De même que la situation à laquelle fait face la délégation ad hoc Sahara occidental que le Parlement européen a approuvée le 27 octobre 2005, en raison des atermoiements des autorités dans les territoires occupés avec pour objectif essentiel de faire toute la lumière sur les violations des droits de l'Homme qui y sont monnaie courante. Le président sahraoui évoquera, par ailleurs, les conséquences du nouveau «statut avancé» accordé au Maroc par l'Union européenne dans le cadre de la politique européenne de voisinage. Mohamed Abdelaziz aura également l'opportunité de faire le point sur le processus de paix des Nations unies au Sahara occidental et présentera la situation humanitaire actuelle des réfugiés sahraouis dans les camps des réfugiés à Tindouf. «Le statu quo au Sahara occidental ne sert personne et peut même menacer la paix actuelle, en raison de la frustration que ressent le peuple sahraoui», a déclaré le représentant du Front Polisario à Bruxelles, Jamal Zakari, à la veille du voyage de Mohamed Abdelaziz dans la capitale européenne. «Cela fait plus de 17 ans que nous attendons que la communauté internationale parvienne à imposer au Maroc la tenue du référendum sur l'autodétermination du peuple sahraoui, qui a été reportée 29 fois», a rappelé ce responsable lors d'une conférence organisée mardi soir par les amis du «Monde diplomatique» de Belgique, sous l'intitulé «le conflit oublié du Sahara occidental» et reprise par l'APS. Pour le diplomate sahraoui, «parler d'un conflit presque oublié peut aider et faire avancer les choses. Nous sommes oubliés dans le désert depuis le 6 septembre 1991, date de la signature du cessez-le-feu entre le Front Polisario et le Maroc, mais il ne faut pas oublier que le conflit date de plus de 33 ans, et que les souffrances de ce peuple ont commencé à ce moment-là». Estimant que le processus de paix est «au point mort», le conférencier en appelle à tous ceux «qui sont disposés» à soutenir la cause sahraouie en vue d'essayer de «faire réveiller la communauté internationale avant que ça ne soit trop tard, et avant que le feu ne reprenne».